C. COCHAUX (Gulli, Canal J, Tiji) : «Le rachat de nos chaînes par le groupe M6 est une excellente nouvelle»

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Les chaînes jeunesse du Groupe Lagardère (Gulli, Canal J et Tiji) ont dévoilé leurs nouveaux programmes de rentrée. Comment se positionnent-elles ? Réponse avec Caroline COCHAUX, Directrice déléguée du pôle TV de Lagardère Active & Présidente de Gulli.

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Depuis sa création, Gulli a réalisé ses meilleures audiences avec 18,9% de pda en moyenne en journée sur les 4-10 ans. La chaîne a-t-elle trouvé sa vitesse de croisière ?

Caroline COCHAUX

Oui, plus que jamais. Nous avons repositionné Gulli sur les enfants qui est notre premier public. Plus qu’une chaîne, Gulli est une marque référente dans la vie quotidienne des foyers. Et si le linéaire reste le mode de consommation préféré des enfants, celui autour duquel le foyer se rassemble, le numérique est clairement un enjeu et le nombre de vidéos vues ne cessent d’augmenter (515 millions en 2018 sur toutes les plateformes, ndlr). 

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La saison prochaine sur Gulli, moins de programmes de flux et plus d’animation ?

Caroline COCHAUX

C’est exact ! Nous continuons à proposer des programmes de flux assez identifiés, qui sont de vrais bons marqueurs pour la chaîne. C’est le cas du «Gu’Live» (J2F Production) qui évolue d’année en année avec Joan Faggianelli et son équipe, mais aussi de «Wazup» (2P2L), le magazine culturel quotidien des 6-12 ans. Quant à l’animation, c’est notre point fort et nous avons souhaité le renforcer. Dans notre convention, 10% de notre CA est dédié aux coproductions et préachats d’animations françaises. Nous le faisons sur «Zig & Sharko» (Xilam Animation) ou encore «Boy Girl Etc.» (Watch Next Media). De plus, nous achetons des séries d’animation en partenariat avec de grands acteurs comme Dreamworks ou Viacom. Enfin, nous piochons dans tous les catalogues du monde entier pour trouver les meilleures animations possibles. C’est ce qui fait notre différence avec les chaînes jeunesse américaines qui se focalisent sur un catalogue mondial.

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Gulli met en place des émissions ayant du sens. Quelle est votre démarche ?

Caroline COCHAUX

Nous avons de l’influence sur le jeune public. On ne peut pas passer à côté de certaines valeurs. Je m’étais émue du sort des animaux de cirque. C’est pourquoi nous avions décidé en octobre 2017 d’interdire la diffusion, sur toutes nos antennes en France et à l’international, de spectacles vivants mettant en scène des animaux sauvages. Pour la rentrée, nous avons demandé à Spica Productions de fabriquer un documentaire de 52’ sur «La deuxième vie des animaux de cirque». L’objectif est de montrer aux enfants et aux parents que nos actions sont suivies. Dans un autre domaine, nous nous sommes engagés à réhabiliter la gentillesse. En juin 2019, des enfants ont livré, pour la campagne «Etre gentil ça change la vie» diffusée sur tous les supports de Gulli, leurs sentiments et anecdotes autour de la gentillesse.

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Que vous inspire le rachat de Gulli, Canal J et Tiji par le Groupe M6 ?

Caroline COCHAUX

D’un point de vue stratégique, c’est une excellente nouvelle. On commençait à être assez isolé en étant un des seuls groupes avec une seule chaîne de la TNT dans notre giron.

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Est-il vrai que vous ne continuez pas l’aventure Gulli ?

Caroline COCHAUX

Oui, c’est vrai. J’avais une mission, celle que m’avaient confiée Denis Olivennes et le groupe Lagardère : faire monter Gulli bien haut. A l’époque, la chaîne n’était pas si bien portante puisqu’elle était juste à l’équilibre. Le groupe m’a toujours accompagnée et soutenue dans les décisions stratégiques du Pôle TV. J’ai eu le sentiment de faire grandir la chaîne. Nous avons développé Gulli à l’international et nous avons fait évoluer sa profitabilité tout en gardant nos valeurs. Concernant mon cas, je discute actuellement avec des producteurs et je reste ouverte aux conversations.