Les eurodéputés veulent une stratégie «musclée» de la part de l’UE pour contrer la «désinformation russe»

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Les députés européens ont alerté jeudi sur la «nature très dangereuse de la propagande russe» qui constitue la «principale source de désinformation» en Europe, appelant à la mise en place d’une stratégie «musclée» de la part de l’UE pour la contrer. Dans une résolution votée à une large majorité, le Parlement a mis en garde contre la menace «d’ingérence électorale étrangère» alors que plus de 50 scrutins présidentiels, nationaux ou locaux doivent se tenir dans les pays de l’UE avant la fin 2020. «Une grande partie de cette ingérence profite aux candidats anti-UE, extrémistes et populistes», soulignent les eurodéputés. Dans ce texte non contraignant, le Parlement juge nécessaire «une prise de conscience à propos des campagnes de désinformation de la Russie, qui constituent la source principale de désinformation en Europe». Il rappelle que les cas de désinformation attribués à des sources russes ont doublé depuis janvier 2019 (998 cas) par rapport à la même période en 2018 (434 cas). Le Parlement «appelle la Commission et le Conseil à mettre en place une stratégie effective et détaillée pour contrer les stratégies russes de désinformation de façon rapide et musclée». Les eurodéputés réclament de renforcer la task force «East StratCom» mise en place par l’UE en 2015 pour surveiller les opérations de désinformation russes, et d’en faire une structure permanente avec un financement accru. Cette cellule a encore mercredi attiré l’attention sur un site intitulé «EP Today» se présentant comme un «magazine mensuel d’informations sur le Parlement européen» et dont près de la moitié des articles «sont des copier-coller d’articles de RT» (ex-Russia Today, la chaîne publique russe). En juin dernier, la Commission avait indiqué que des «sources russes» avaient tenté de peser à coups de «fake news» sur les élections européennes de fin mai. A l’approche du scrutin, elle avait appelé les pays membres à coordonner leur surveillance et accentué la pression sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour qu’ils participent à la chasse à la désinformation.