A l’occasion de l’université d’été de la communication pour le développement durable qui s’est tenue à Buoux, Parc du Lubéron (Vaucluse), Francine Buchi évoque les implications de sa chaîne en matière d’environnement.
média+ : Est-il délicat de s’intéresser aux vraies questions d’environnement sur une chaîne généraliste commerciale ?
Francine Buchi : TF1 a une vocation: être proche des gens, s’intéresser aux problèmes qui les concernent. C’est certain que nous avons des objectifs d’audience qui ne nous permettent pas de traiter de tous les sujets d’une manière pointue et approfondie. Au niveau de l’information, nous souhaitons maintenir l’écart d’audience que nous avons actuellement par rapport à France Télévisions. Il n’est donc pas question de mettre en péril notre succès, d’autant que la suprématie de l’hertzien est grignoté par les nouveaux médias. Néanmoins, cela ne nous empêche pas d’aborder des sujets très importants dans nos éditions de 13h00 et de 20h00, tels les grands phénomènes naturels, les problèmes de déchets et les informations autour du développement climatique.
média+ : Vous êtes responsable du pôle environnement. Est-il difficile de sensibiliser les dirigeants aux questions de l’écologie ?
Francine Buchi : Cela n’est jamais simple, surtout en ce qui concerne les grands thèmes de la recherche scientifique. Nous avons un angle nécessairement pédagogique. Mais pour les enjeux de l’énergie et du réchauffement, par exemple, cela a fini par entrer dans les mentalités. En fait, cela dépend aussi beaucoup de la personnalité et de l’implication du rédacteur en chef. A TF1, nous avons maintenant cinq spécialistes des sujets de l’environnement qui savent s’y prendre pour imposer leurs idées de sujets.
média+ : L’aspect «anxiogène» ne nuit-il précisément pas à la vulgarisation de cette information ?
Francine Buchi : Les scientifiques du monde entier parlent effectivement de choses qui impliquent l’humanité et qui auront peut être des conséquences terribles. Ce n’est pas facile à entendre, c’est certain. Mais avec nos petites pastilles dans les JT, nous pouvons aussi tout simplement informer les gens sur la composition du gaz à effet de serre ou encore les inviter à découvrir les glaciers alpins. Il n’y a pas que de l’information anxiogène.
média+ : TF1 s’apprête à lancer un télé coaching sur les questions d’environnement. Que pensez-vous de cette idée ?
Francine Buchi : Je demande à voir mais je trouve ça intéressant. L’environnement peut faire de l’audience avec un bon concept. J’en suis convaincue.
média+ : Le grand reportage n’est-il pas la meilleure manière d’être à la fois ludique et pédagogique ?
Francine Buchi : Les deux peuvent cohabiter. En ce qui me concerne, j’aime l’idée du journaliste voyageur, proposant une chose à la fois personnelle et jolie à diffuser. Le net représente en cela une opportunité extraordinaire d’échanger des images et des points de vue.