Amazon Fire TV: Amazon veut s’imposer comme un géant multimédia

425

Amazon tente de s’imposer comme un géant multimédia avec le lancement mercredi d’un boîtier décodeur qui permettra de regarder des vidéos en ligne sur un téléviseur, mais aussi d’écouter de la musique ou de jouer à des jeux vidéo. 

Le groupe américain de distribution en ligne a présenté à New York ce petit boîtier noir baptisé «Amazon Fire TV», qui s’accompagne d’une télécommande et est disponible immédiatement pour 99 dollars. «C’est un petit boîtier avec d’énormes fonctionnalités», a assuré un dirigeant du groupe, Peter Larsen. Des dispositifs existent déjà. Google dit notamment avoir écoulé «des millions» d’exemplaires de sa clé Chromecast, lancée l’été dernier aux Etats-Unis pour 35 dollars et dont la sortie en Europe et au Canada a été annoncée il y a 2 semaines. La société américaine Roku propose également aux Etats-Unis une clé à 49,99 dollars. Le système Apple TV du fabricant de l’iPhone et de l’iPad permet aussi de regarder des vidéos. M. Larsen a toutefois fait état de déceptions des utilisateurs confrontés à une offre de contenus limitée ou forcés d’attendre pendant de longues minutes le début d’un film. Amazon Fire TV revendique un processeur 3 fois plus puissant que Chromecast, Roku ou Apple TV, et disposant de 4 fois plus de mémoire. Surtout, il est doté d’un «écosystème ouvert» et permet donc d’accéder non seulement au service vidéo «Prime» d’Amazon, mais aussi à toute une série d’autres services de vidéo en ligne, y compris ceux de ses concurrents. «C’est le moyen le plus simple de regarder Netflix», a fait valoir M. Larsen. Le boîtier permettra par ailleurs d’écouter de la musique, ou de jouer à des jeux vidéo en lui ajoutant le cas échéant une manette vendue séparément, à 39,99 dollars. Amazon fait miroiter l’accès à un large catalogue de jeux, avec des titres comme Minecraft ou Monsters University (Disney). Amazon était à sa création en 1995 un simple libraire en ligne, mais la société a depuis largement étendu ses activités et investit énormément pour augmenter ses parts de marché sur plusieurs créneaux, même si ses bénéfices doivent en souffrir. Son c.a. a bondi l’an dernier de 22% à 74 milliards de dollars, mais le bénéfice net s’est limité à 274 millions de dollars. La gamme de produits vendus sur le site est aujourd’hui très étendue, allant des biens culturels aux appareils électroniques en passant par les jouets, les vêtements ou même des produits alimentaires. Amazon s’est aussi imposé comme un acteur important dans le «cloud», avec un grand nombre de services tiers opérés sur ses serveurs. Le boîtier Fire TV représente une nouvelle incursion dans le marché des appareils, après les liseuses électroniques et les tablettes informatiques de la gamme Kindle. Amazon ne cache pas qu’il ne cherche pas à faire de bénéfices avec ses tablettes, et a même été soupçonné de les vendre à perte. Mais elles servent de produits d’appels et lui permettent de vendre ensuite des contenus  numériques (livres, musique ou vidéo), dans lesquels il a beaucoup investi ces dernières années. Amazon a en particulier mis les bouchées doubles dans la vidéo en ligne. Il a ainsi soufflé à Netflix les droits de rediffusion exclusifs pour des séries populaires comme «24 heures chrono» ou «Downton Abbey». Et comme son grand concurrent, il s’est lancé dans la production de séries originales, avec encore six nouveaux projets annoncés cette semaine.