Apple : probable recul des ventes de l’iPhone ce trimestre

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Le groupe informatique américain Apple a confirmé mardi que les ventes de l’iPhone, qui tirent sa croissance depuis des années, devraient reculer ce trimestre, ce qui constituerait une première depuis le lancement du produit en 2007. «Nous pensons que les unités d’iPhone vont reculer sur le trimestre» qui s’achèvera fin mars, a reconnu le DG, Tim Cook, mardi. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation des résultats pour les 3 mois achevés fin décembre, où la croissance des ventes de l’iPhone était déjà presque au point mort. Sur ce trimestre, le 1er de son exercice décalé, Apple a certes battu un niveau record trimestriel en écoulant 74,8 millions d’iPhone dans le monde. Mais c’est à peine mieux que les 74,5 millions enregistrés un an plus tôt, et la plus faible progression depuis la sortie en 2007 de la 1ère version du célèbre smartphone. Même si la marque à la pomme a d’autres produits emblématiques comme l’ordinateur Mac, la tablette iPad ou la plus récente montre connectée Apple Watch, l’iPhone reste de loin sa 1ère source de revenus: il représentait encore plus des 2/3 du c.a. sur le trimestre clos fin décembre. L’évolution des ventes de l’appareil est donc suivie de très près et les analystes évoquaient avec de plus en plus d’insistance ces dernières semaines un possible recul vu l’environnement macroéconomique difficile et le ralentissement général de la croissance sur le marché mondial des smartphones. Outre les ventes de l’iPhone, le c.a. d’Apple devrait aussi reculer ce trimestre. Le groupe table sur 50 à 53 milliards de dollars. Cette prévision représenterait un net recul comparé aux 58 milliards de dollars comptabilisés un an plus tôt. «Nous avons commencé à voir des signes de ralentissement en Chine ce mois-ci, en particulier à Hong Kong», a aussi reconnu mardi Tim Cook. Le ralentissement de l’économie chinoise est, comme celui des ventes de l’iPhone, l’un des grands motifs actuels d’inquiétude des investisseurs vis-à-vis d’Apple, étant donné la part que l’une comme l’autre représentent dans les résultats du groupe. Sur la période octobre-décembre, le c.a. réalisé en Chine a encore progressé de 14%, à 18,4 milliards de dollars. Pour l’ensemble du groupe, il ressort en hausse de 2% à 75,9 milliards de dollars, un niveau un peu inférieur aux attentes du marché.

Cela n’a pas empêché Apple d’enregistrer un nouveau bénéfice net trimestriel historique de 18,4 milliards de dollars, augmenté encore de 2% comparé à la même période de 2014 où il avait déjà affiché le bénéfice net le plus élevé jamais enregistré par une entreprise tous secteurs confondus. Le groupe n’a jamais non plus eu autant de liquidités disponibles: 216 milliards de dollars fin décembre. «Nos résultats sont particulièrement impressionnants étant donné l’environnement macroéconomique mondial difficile», a insisté Tim Cook. «Des marchés majeurs incluant le Brésil, la Russie, le Japon, le Canada, l’Asie du sud-est, l’Australie, la Turquie et la zone euro sont affectés par un ralentissement de la croissance économique, une baisse des prix des matières premières, et un affaiblissement des devises» face au dollar, a-t-il énuméré. Ce dernier point a un effet «très important» sur les résultats financiers du groupe, qui réalise les deux tiers de son c.a. en dehors des Etats-Unis. Apple a assuré mardi que le trimestre en cours s’annonçait comme celui où les comparaisons sur un an lui seraient les plus défavorables. Le ralentissement des ventes de l’iPhone, ajouté au déclin qui se confirme pour l’iPad (-25% à 16,1 millions d’unités), montre toutefois l’importance pour le groupe de se diversifier, ce à quoi il s’emploie avec l’Apple Watch, sa 1ère nouvelle catégorie de produit depuis l’iPad.