Audiovisuel public: a nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, veut «rassembler les forces» en un «pôle puissant»

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La nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, a estimé mercredi que pour «préserver» l’audiovisuel public, il fallait «rassembler les forces» en un «pôle puissant», sur le modèle de certains voisins européens. «Il faut faire cette réforme et vite. Vous pouvez compter sur moi», a-t-elle affirmé à France Inter. «L’audiovisuel public, dans un Etat de droit, dans une démocratie, il faut le préserver» et «dans un monde qui est en bouleversement technologique immense, si vous voulez le préserver, il faut rassembler les forces», a argumenté la ministre. Suivant le modèle britannique, une BBC à la française? «Quand je n’étais pas ministre de la Culture, c’était mon idée, ma conviction» déjà, a souligné Mme Dati. «Il peut y avoir des fusions, des coopérations, des synergies positives», a-t-elle suggéré. «On l’a entamé par les réseaux de proximité». Le rapprochement entre la chaîne de télévision France 3 et les radios régionales France Bleu doit aboutir à terme à une marque unique d’audiovisuel public local, les syndicats redoutant une fusion. Plus globalement concernant l’audiovisuel public, les pistes de réforme se sont multipliées l’année dernière, et le Sénat dominé par la droite a même voté en juin en faveur de la création d’une «holding stratégique» commune entre France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Cette idée était inspirée d’un projet de loi de Franck Riester, ancien ministre de la Culture, abandonné en 2020 en pleine crise sanitaire du Covid. En 2022, la précédente ministre, Rima Abdul-Malak, avait elle aussi appelé à plusieurs reprises à renforcer les «synergies» entre les groupes publics, sans toutefois être pour un «grand mécano institutionnel». Pour Mme Dati, issue de LR, «il faut savoir quel objectif on vise, le reste va en découler», en particulier «l’aspect budgétaire». La «redevance télé» a été supprimée en 2022 et remplacée provisoirement par l’affectation d’une fraction de TVA. Elle a enfin appelé à ne pas avoir «peur» de ces changements, alors que ces perspectives suscitent remous et inquiétudes en interne.