Brésil/ élection présidentielle : le Tribunal supérieur électoral affûte son éventail de mesures destinées à lutter contre la désinformation

248

Le Tribunal supérieur électoral du Brésil (TSE) a approuvé jeudi une résolution permettant de retirer plus rapidement des contenus faux ou diffamatoires, parmi un éventail de mesures destinées à lutter contre la désinformation dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle.

Les contenus de désinformation se sont démultipliés ces dernières semaines, avant le second tour du scrutin prévu le 30 octobre entre le président sortant Jair Bolsonaro et l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva.

Le TSE a décidé qu’il pourrait exiger des réseaux sociaux le retrait de contenus considérés comme irréguliers dans un délai de deux heures, sous peine pour les récalcitrants d’écoper d’une amende comprise entre 100.000 et 150.000 reais (19.000 à 28.000 dollars) pour chaque heure de dépassement.

«Depuis (le début de la campagne pour le) second tour, il y a eu une prolifération non seulement de fausses informations mais égalemen d’agressivité dans ces informations, de discours à caractère haineux», a expliqué Alexandre de Moraes, président du TSE (Tribunal supérieur électoral).

Cela entraîne «une corrosion de la démocratie. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que nous agissions plus rapidement», a-t-il poursuivi.

Il a rencontré jeudi dernier les chefs de campagne de Lula et de Bolsonaro, ainsi que, la veille, des représentants de Facebook, Instagram, WhatsApp, Google, TikTok, Telegram et YouTube.

Le Tribunal a également exigé auprès des équipes de campagne la suppression d’un certain nombre de publications sur internet, y compris des vidéos associant Lula à l’avortement, aux drogues ou affirmant qu’il compte fermer les églises s’il était élu.

Le camp de Lula a été contraint de retirer des documents associant le président d’extrême droite au cannibalisme et à la pédophilie.

Des partisans de Jair Bolsonaro ont qualifié de «censure» les décisions du TSE.

Lula est arrivé en tête du premier tour le 2 octobre avec 48% des suffrages, soit cinq points d’avance sur M. Bolsonaro.