«Chicken Run : la menace nuggets» fait claqueter les becs à Londres avant son envol sur Netflix

208

Vingt-trois ans après le succès de «Chicken Run», ses hilarants et attachants poulets reviennent et affrontent cette fois une menace encore plus «terrifiante», l’industrie de la volaille, prévient son réalisateur – devenu végétarien. «Chicken Run: la menace nuggets» («Chicken Run: Dawn of the Nugget» en anglais) des studios d’animation Aardman – les créateurs britanniques de «Wallace et Gromit» – a été diffusé en avant-première samedi au Festival du Film de Londres en amont de sa sortie sur Netflix avant Noël. L’original sorti en 2000, une parodie des films d’évasion qui raconte les tentatives d’un groupe de poules pour échapper aux griffes d’un fermier sadique, est à ce jour le film d’animation en «stop-motion» qui a rapporté le plus d’argent de l’histoire. Cette technique minutieuse consiste à déplacer de manière imperceptible des objets – ici des marionnettes – à chaque prise de vue afin de créer l’illusion du mouvement. «Le stop-motion est une technique très artisanale, et un film d’animation en stop-motion est quelque chose d’unique», explique le réalisateur Sam Fell. Ce dernier s’attend à ce que ce deuxième «Chicken Run» soit aussi populaire que le premier: «il y aura toujours une place pour le +fait main+» dans une société de plus en plus tournée vers le numérique. Pour le concepteur de production du film Darren Dubicki, le fait d’utiliser de véritables objets renforce le lien avec le spectateur: «il y a une chaleur, un charme qui apportent vraiment quelque chose» 

Végétarien : Interrogé sur l’intrigue de ce nouveau long-métrage, Sam Fell évoque une menace «énorme et terrifiante» pesant sur les poulets – encore plus «intimidante», selon lui, que le fermier du premier film. Dans «La menace nuggets», les personnages principaux du premier film, Ginger et Rocky, vivent en sécurité dans une réserve ornithologique, mais leur fille trépigne d’impatience de voir le monde extérieur et se retrouve piégée dans une ferme industrielle. Sam Fell et les studios Aardman ont réfléchi pendant six ans sur la forme à donner à cette suite très attendue. «Finalement, c’est une simple phrase qui a provoqué le déclic: +Cette fois, ils entrent par effraction+», se souvient le réalisateur, qui a puisé son inspiration dans les films de braquage. La création et la production du long-métrage ont duré particulièrement longtemps à cause de la pandémie de Covid-19, qui a contraint à mettre en place des mesures sanitaires pour la manipulation des marionnettes. «Une fois qu’un poulet avait fini d’être animé, il devait être mis en quarantaine. Il y avait donc une zone avec des lampes à UV où les poulets devaient rester pendant trois semaines», se rappelle Sam Fell. Darren Dubicki, qui a travaillé comme graphiste sur le premier «Chicken Run», avait été ébloui par la sophistication de ces marionnettes malgré leur apparence «simple et cartoonesque». «Je suis toujours époustouflé parce que je ne suis pas animateur (…). Les acteurs donnent une voix à un personnage, mais la performance réelle vient de l’animateur, qui arrive à créer un monde magique», abonde le cinéaste. Le premier volet de «Chicken Run» avait été salué pour l’importance donnée à ses personnages féminins, et l’équipe espère que la suite, dans la même veine, aura le même succès. L’intention du réalisateur n’est pas de convaincre les spectateurs de devenir végétariens, mais après tant d’années à raconter une histoire sur les volailles, ce dernier a cessé de les manger.