Clémence COPPEY, Directrice de l’Unité Documentaire de France 3

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Afin de connaître précisément la politique de films et de séries documentaires initiée par France 3, média+ s’est entretenu avec Clémence COPPEY, Directrice de l’Unité Documentaire de la chaîne publique. Elle revient à la fois sur la programmation «politique» du mois d’avril proposant neuf films sur cette thématique. Elle nous révèle aussi les points forts à venir sur l’antenne ainsi que les projets en cours de fabrication.

MEDIA +

Comment déterminez-vous la ligne éditoriale des documentaires de France 3 ?

CLEMENCE COPPEY

Nous avons lancé il y a trois ans et demi, une ligne éditoriale cohérente de films politiques mais aussi de documentaires d’histoire, du XXème siècle à nos jours afin d’offrir un regard sur les réalités de notre époque. Cela correspond parfaitement à l’identité de France 3. Nous nous intéressons à une grande variété d’auteurs et de réalisateurs. Il y a un désir de renouveler les générations. Et plus globalement, nous avons une communication très transparente sur ce que nous lançons. Tout est disponible sur internet dans le «Guide de la Création» sur le site de France Télévisions.

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Votre politique documentaire s’articule donc sur trois cases ?

CLEMENCE COPPEY

Oui, les documentaires sont destinés soit à une programmation de Prime Time, soit à une programmation de seconde partie de soirée, soit à une programmation de troisième partie de soirée. La case «Lundi en histoires» s’intéresse à la culture populaire, à l’histoire et à la politique contemporaine. Cette soirée est composée de deux documentaires (90 et 52’) qui font sens. Tous les jeudis en 2ème partie de soirée, les «Docs interdits» s’intéressent aux documentaires de création. Deux films sont proposés à la suite avec une thématique de diffusion. Enfin, «La Case de l’Oncle Doc» tous les lundis en 3ème partie de soirée offre une sélection du meilleur de la production régionale. La proximité de la ligne éditoriale de nos cases (histoire et politique) permet une éventuelle circulation des films d’une case à l’autre.

MEDIA +

Êtes-vous réellement satisfaite des audiences de la case «Lundi en Histoires» ?

CLEMENCE COPPEY

Réunir près de 2 millions de téléspectateurs sur des documentaires qui traitent de sujets de fond, c’est un défi que nous réussissons à remporter assez souvent. Chaque semaine, nous avons une proposition différente avec un sujet, un réalisateur et une forme bien distincte. Imposer des styles aussi variés chaque semaine à la télévision est un réel pari.

MEDIA +

Des points forts à venir ?

CLEMENCE COPPEY

Parmi les coups de cœur, nous avons notre mois politique que nous venons de débuter. Programmer une salve de documentaires de ce type permet de mieux les mettre en valeur. Il y aura entre autres «Mon père, ce Ayrault», un portrait à la fois intime et politique de Jean-Marc Ayrault par sa fille. «Manuel Valls : le matador» de Franz-Olivier Giesbert et Virginie Linhart, mais aussi «Le président et le dictateur: Sarkozy/Kadhafi» d’Antoine Vitkine. Nous proposons aussi des tournages en situation avec «Quai d’Orsay, les coulisses de la diplomatie» de Serge Moati ou encore «Marseille à l’épreuve du FN» après la double victoire de Stéphane Ravier aux élections municipales et sénatoriales. D’ici quelques semaines, à l’occasion de l’entrée de femmes au Panthéon, nous proposerons une soirée combinant un documentaire à base d’archives sur les femmes pendant la Seconde Guerre Mondiale, «Elles Etaient en Guerre 39-45». Et nous enchaînerons avec «Résistantes», un film basé sur trois grandes résistantes encore en vie et qui témoignent de cette période.

MEDIA +

Des nouveautés à prévoir pour les 2èmes parties de soirée ?

CLEMENCE COPPEY

Nous commandons chaque année 22 documentaires de 2ème partie de soirée. Il y aura prochainement, «La France est notre patrie», un film sur la colonisation. Nous avons aussi lancé  «Filme ton quartier», un concours de programmes courts relayé dans toutes les régions de France. Nous avons reçu plus de 200 propositions de films qui sont autant de visions de notre environnement et des quartiers. Une dizaine de films seront sélectionnés pour composer un documentaire. Les portraits des personnes ayant réalisé ces modules seront aussi mis en image.

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Quid de «Strip-Tease»?

CLEMENCE COPPEY

C’est une émission que j’ai toujours beaucoup aimée. J’aime le cinéma direct, c’est-à-dire tourner la vie telle qu’elle se déroule, dans la longueur. On ne peut pas se défaire de «Strip-Tease». On essaie de relancer le cinéma direct mais à ce jour, nous ne savons pas encore si nous allons relancer la marque «Strip-Tease». Nous y réfléchissons mais ce n’est pas encore fait.