Coronavirus : télévisions et radios prennent des mesures sans précédent

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Plus d’invités en studios mais des liaisons par téléphone, des émissions sans public voire mutualisées, des journalistes et chroniqueurs confinés chez eux… Télévisions et radios prennent des mesures sans précédent pour assurer la continuité de l’info, sans risquer de contribuer à la propagation du coronavirus. Pour les médias en général et l’audiovisuel en particulier, cette crise du coronavirus représente un défi particulièrement complexe. Ils doivent d’un côté poursuivre et si possible renforcer leurs programmes d’information pour répondre à un public avide de nouvelles et de conseils pour se protéger, qui prennent le pas sur les programmes de divertissement, même si ces derniers restent nécessaires dans cette période très anxiogène. De l’autre, ils doivent veiller à protéger leurs personnels et éviter de devenir eux-mêmes des foyers d’infection en limitant au strict nécessaire le nombre de personnes présentes en studio comme sur le terrain. A France Télévisions, l’heure est désormais à la mutualisation entre les antennes: «Télématin» a fusionné avec la matinale de la chaîne d’info publique franceinfo, les chaînes régionales de France 3 rationalisent leurs éditions et ont lancé un magazine quotidien «Ensemble contre le virus» pour répondre aux préoccupations du public. Le groupe TF1 a quant à lui annoncé le lancement d’un assistant virtuel, qui s’appuie sur ses rédactions, sa filiale doctissimo et un médecin expert. Il «répondra aux questions des internautes en temps réel et tout au long de la crise», selon le groupe. Par ailleurs, la star du 13H de TF1 Jean-Pierre Pernaut, bientôt 70 ans et depuis 32 ans à la barre du JT le plus regardé du pays, a annoncé mardi se mettre temporairement en retrait de l’antenne, pour respecter les mesures de confinement. Sa doublure officielle, Jacques Legros, le remplace. Les radios ont également bouleversé leurs programmes et leurs habitudes de travail. A Europe 1, Matthieu Belliard a présenté la matinale de la station depuis chez lui mardi, et le reste de la grille devrait également être animée par télétravail d’ici mercredi, selon la station. A Radio France, en vertu d’un plan de crise sans précédent dans l’histoire du groupe, les radios à dominante musicale ont réduit leur activité au maximum pour donner la priorité aux antennes produisant de l’info, comme France Inter, franceinfo et France Bleu, où les chroniqueurs et invités interviennent désormais par téléphone. France Culture a co-diffusé mardi la matinale de France Inter, et développe des programmes éducatifs à destination des enfants, tandis que France Musique propose désormais un flux musical entrecoupé de flashes de franceinfo. Sur les chaînes d’info les intervenant se tiennent désormais à distance. De nombreux médias ont ouvert leur antenne pour répondre à un flot de questions du public. Sur France 2, le feuilleton «Un si grand soleil» s’est interrompu pour permettre d’allonger le 20H. Sur Twitter, le président du CSA Roch-Olivier Maistre a salué «les efforts et les initiatives des médias audiovisuels pour être au soutien de nos concitoyens, les tenir informés et assurer au mieux la continuité des antennes». Enfin, un peu partout, les émissions de divertissement sans public se généralisent, ainsi que les rediffusions, quand elles ne sont pas annulées pour faire plus de place aux éditions spéciales. Cyril Hanouna, l’animateur vedette de C8 (groupe Canal+), a annoncé qu’il présenterait désormais son émission «TPMP» en direct depuis… sa maison. Une décision prise pour «ne mettre personne en péril», les émissions tournées en studio mobilisant au strict minimum une quinzaine de personnes. Même les plateformes de streaming vidéo ne sont pas totalement immunisées. Lundi, Amazon prime video a ainsi annoncé l’arrêt de la production de «Love Island France», son émission de téléréalité quotidienne tournée en Afrique du Sud.