Des applications mobiles françaises accusées par une association autrichienne d’usage illégal des données personnelles des internautes

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Une association autrichienne militant pour la protection de la vie privée a porté plainte ce jeudi en France contre trois applications mobiles accusées d’usage illégal des données personnelles des internautes, dont celles de la Fnac et SeLoger. Dès qu’on les ouvre, elles commencent à «collecter et partager les données avec des tierces parties», a affirmé l’ONG Noyb (pour «None of your business», signifiant «Ce ne sont pas vos affaires») dans un communiqué de presse. Les utilisateurs, poursuit-elle, «n’ont même pas le choix d’approuver ou d’empêcher ce partage» qui a pour but d’établir leur profil afin de personnaliser les publicités et donc d’accroître les recettes des compagnies concernées. Noyb, dont le fondateur Max Schrems est devenu une figure connue du monde de la tech, a engagé des procédures contre la chaîne de magasins culturels Fnac, le site d’annonces immobilières SeLoger et MyFitnessPal, filiale de l’équipementier sportif américain Under Armour. L’association viennoise demande à la Cnil, gardienne des données personnelles des Français, d’ordonner «la suppression de l’ensemble des données illégalement traitées». «Au vu de la gravité des allégations et du grand nombre de personnes potentiellement affectées», Noyb appelle aussi à infliger une amende aux trois entreprises. «Toute application doit demander votre accord pour suivre vos traces», insiste Ala Krinickyté, avocate de l’association, évoquant «un problème répandu dans l’environnement des applications mobiles». Ce sujet est d’ailleurs une des priorités de la Cnil qui a lancé en juillet une consultation publique, notant que «l’utilisation des ces applications permet le traitement de grandes quantités de données personnelles qui n’existent pas ou peu sur les terminaux fixes (géolocalisation, accès à un carnet de contacts…)».