Des élus ruraux dénoncent un délaissement du «service universel» du téléphone fixe

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Les opérateurs téléphoniques, au premier rang desquels Orange, doivent permettre l’accès au service «universel» de téléphonie fixe, réclament plus de 200 élus ruraux, dénonçant que «des services de base comme le simple accès à une ligne fixe ne (soient) pas garantis». «La loi prévoit que l’accès à la téléphonie fixe doit être fourni à chaque citoyen.
L’Etat a signé en 2017 une convention de trois ans avec l’opérateur Orange pour en assurer l’effectivité (…) La réalité derrière ces indicateurs est tout autre: des territoires ruraux, représentant «peu de lignes», sont négligés, abandonnés», écrivent les signataires de cette tribune parue dans le «Journal du Dimanche».
Ces élus, parmi lesquels la députée LREM de la Drôme Célia de Lavergne, fustigent le manque d’entretien du réseau, le fait «que l’ouverture d’une ligne prenne plus de six mois et la réparation des semaines» alors que l’opérateur est «censé intervenir sous 48 heures».
«Alors que nous, élus engagés, nous battons pour le dynamisme et l’attractivité de nos campagnes, nous constatons que des services de base comme le simple accès à une ligne fixe ne sont pas garantis», écrivent-ils. «Si ces lignes en cuivre ont vocation à être remplacées par la fibre, nous ne pourrons nous en passer pendant encore au moins dix ans. D’ici là, nous en sommes cruellement dépendants», ajoutent ces élus ruraux. Dans son plan stratégique 2025, le groupe Orange prévoit que le réseau «cuivre» pour la téléphonie fixe sera complètement remplacé par un réseau fibre optique en 2030.
Une convention signée entre l’Etat et Orange en 2017 et arrivée à échéance doit laisser sa place à une nouvelle «qui prévoit un accès au haut débit internet en plus de la téléphonie fixe». Mais pour cela, il faudra «un effort inédit et immédiat de l’opérateur», ainsi «qu’un «contrôle vigilant, renforcé et territorialisé des pouvoirs publics», selon les signataires. La future convention devra donc prévoir une vérification plus précise qu’actuellement, «ses indicateurs de suivi devront être à maille infra-départementale et refléter la réalité du monde rural», préconisent-ils.
Orange estime pour sa part qu’il continue d’investir «de manière importante pour son réseau cuivre», avec 500 millions d’euros annuels consacrés à son entretien, et évoque l’impact des intempéries et des travaux publics post-confinement pour expliquer une recrudescence de dommages, ainsi que les difficultés d’intervention liées aux contraintes sanitaires.
«Orange a lancé il y a plusieurs mois un plan d’actions pour améliorer la qualité du service universel: notamment hausse du budget maintenance à la ligne en hausse de 20% entre 2017 et 2020, et recrutement (en direct et indirect) de 550 experts», a indiqué dimanche un porte-parole, relevant que «la qualité de service s’est améliorée» et que «la procédure de mise en demeure est d’ailleurs close». Orange a été en effet mis en demeure à plusieurs reprises par l’Arcep, l’Autorité de régulation des télécoms, depuis octobre 2018, notamment pour avoir failli à ses obligations de service universel sur le téléphone fixe.