Entretien avec Christophe NOBILEAU, Président du groupe Telfrance

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MEDIA +
Le groupe Telfrance vient de lancer «Plus Belle la Vie numérique». Quels sont l’enjeu et l’ambition de ce projet ?
Christophe NOBILEAU
«Plus Belle la Vie numérique» est un nouvel écosystème qui explore toutes les possibilités du numérique et qui accompagne notre feuilleton, suivi par 6 millions de téléspectateurs quotidiennement sur France 3. L’ambition était de proposer autour de la série les contenus les plus diversifiés possibles: création d’un fil d’information en continu, création de web séries inédites, développement de nouveaux usages (accessibilité multi-écrans, social TV, tchat, géo-localisation, social VOD, placement de produits interactif).
MEDIA +
Des négociations discrètes ont d’ailleurs été entamées avec France Télévisions sur la reconduction de «Plus Belle la Vie»…
Christophe NOBILEAU
C’est vrai, nous avons ouvert les négociations avec France Télévisions au 2ème semestre 2011 et nous avons abouti à la signature d’un accord qui reconduit «Plus Belle la Vie» pour 3 ans à partir de septembre 2013.
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Avez-vous toujours une démarche agressive sur les produits dérivés ?
Christophe NOBILEAU
Nous n’avons pas de démarche agressive sur les produits dérivés. Puisque notre objectif est d’assurer la pérennité du feuilleton, nous ne voulons en aucun cas le mettre en danger. A l’inverse, nous avons la responsabilité d’expérimenter un certain nombre de choses comme le placement de produits.

MEDIA +
Avez-vous toujours des difficultés à exporter «Plus Belle la Vie» à l’étranger ?
Christophe NOBILEAU
En effet, nous avons des difficultés à l’exporter car il s’agit d’un feuilleton culturellement très franco-français. Néanmoins, la série a quand même été exportée dans 17 pays.
MEDIA +
«Plus Belle la vie» est une des rares séries françaises à être industrialisée. Déplorez-vous le manque d’industrialisation des fictions en France ?
Christophe NOBILEAU
Je ne déplore pas le manque d’industrialisation des fictions françaises puisque Telfrance est un groupe audiovisuel extrêmement large qui est composé de 13 sociétés de production de fictions. Nous savons aussi bien produire des unitaires que des séries dites industrialisées.
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Telfrance compte-t-il investir dans de nouvelles sociétés de production ?
Christophe NOBILEAU
Nous sommes des gens très pragmatiques et pour l’instant, nous n’avons pas la volonté particulière de nous étendre. En revanche, si certains producteurs de grande qualité souhaitaient nous rejoindre, notre porte serait toujours ouverte.
MEDIA +
Disposer d’outils de production totalement intégrés, d’entités de distribution et de licences, est-ce une force pour votre groupe ?
Christophe NOBILEAU
Absolument ! L’économie des chaînes de TV est de plus en plus difficile. En tant que producteurs, nous devons trouver des sources de financement qui viennent en complément de celles des chaînes. En termes de stratégie, nous devons assurer et pérenniser l’existant, savoir sortir un peu de nos modèles pour développer des projets qui accompagnent nos programmes. Telfrance, qui est très spécialisé en fictions, compte renforcer ses activités de flux et d’animation.