Entretien avec Claude CHELLI, Directeur de Capa Drama

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Comment faire pour que la 2ème saison de «Braquo» soit aussi forte que la première ?
Claude CHELLI
Je n’ai pas de recettes ! Nous avons juste beaucoup travaillé avec les auteurs de la série. Le rythme des épisodes est très important. Nous avons étudié toutes les potentialités scénaristiques de la fin de la première saison pour en écrire une suite cohérente. Nous avons tellement de fans de «Braquo» sur les réseaux sociaux que nous ne pouvons les décevoir.
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Comment impose-t-on une marque télévisuelle aussi puissante que «Braquo» ?
Claude CHELLI
Avant l’écriture de «Braquo», nous avons collaboré avec des graphistes qui ont inventé le logo, conçu un «code couleur» et établi une sorte de charte graphique. Cela nous a permis  de voir à quoi pouvait ressembler la série. De ce fait, «Braquo» est une fiction très stylisée qui n’est pas très réaliste mais qui garde le goût absolu du réalisme. Les téléspectateurs doivent se dirent que «Braquo» n’est pas une fiction française ordinaire. Les personnages servent en effet à sublimer le réel. La valeur des plans est également différente des autres fictions puisque nous alternons les plans larges et les plans très serrés.
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«Braquo» séduit-elle les diffuseurs étrangers ?
Claude CHELLI
La série vient d’être vendue en Angleterre à la FOX, et nous sommes en discussion avec des chaînes américaines. L’amitié qui existe entre les quatre personnages de la série marque les diffuseurs et producteurs anglo-saxons avec qui je discute. Pour info, la saison 3 de «Braquo» est en cours d’écriture.
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Où en est votre fiction en costume, «Versailles», pour Canal+ ?
Claude CHELLI
Nous devrions réussir à boucler le financement de cette fiction dans les deux mois qui viennent. Après, nous lancerons l’écriture de «Versailles» qui sera menée par les scénaristes de «Mad Men». La volonté de Canal+ est d’avoir des showrunners qui puissent ancrer la série à l’international. Nous tournerons la fiction en langue anglaise.

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Sommes-nous à un virage important de la fiction française ?
Claude CHELLI
Les ambitions des chaînes se modifient et une réelle dynamique s’est installée auprès des auteurs qui s’inspirent du travail des auteurs anglo-saxons et de leurs lignes dramaturgiques. En France, nous aimons garder cette spécificité de «prendre le temps» dans l’histoire d’une série. Alors que la dramaturgie américaine est calquée sur les coupures pubs. Il faut donc trouver un juste milieu entre tout cela. Je suis un partisan absolu de la dramaturgie anglo-saxonne, les séries doivent bouger, surprendre et être efficaces. Les téléspectateurs ne doivent jamais deviner où vont aller les personnages.
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Quelles fictions avez-vous en préparation ?
Claude CHELLI
On nous demande de travailler sur des docu-drama de type scientifique puisque nous avions produit avec succès «Pasteur» sur France 2. De plus, nous avons débuté le tournage de l’adaptation du livre de Véronique Vasseur, «Médecin-chef à la prison de la Santé» avec dans le rôle titre de cet unitaire de 90’ pour France 2, Mathilde Seigner.