Entretien avec … Guillaume Gronier, délégué général de l’Association des Chaînes Conventionnées éditrices de Services

    L’A.C.C.e.S (Association des Chaînes Conventionnées éditrices de Services) a fêté ses 10 ans lundi lors d’un colloque qui s’est tenu au Sénat. A cette occasion, Guillaume Gronier, délégué général de l’A.C.C.e.S, a expliqué pour média+ l’évolution des chaînes thématiques en France.

    média+ : Quel bilan tirez-vous aujourd’hui des chaînes thématiques ?

    Guillaume Gronier : Ce colloque a été l’occasion de faire un bilan positif de l’existence des chaînes thématiques. Le colloque était orienté vers les perspectives de développement de ces chaînes. Pour nous, c’est une journée très positive car les débats ont été riches. Du point de vue des contenus, les chaînes thématiques sont indispensables au paysage audiovisuel. Tous les acteurs qui ont été interrogés dans le panel qualitatif qui a été réalisé pour une étude de NPA conseil disent qu’ils ne peuvent plus se passer des chaînes thématiques et que si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Pour la première fois, le secteur a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Sa part de marché dans l’économie générale de la télévision ne cesse de croître, elle est aujourd’hui de 14%. Il y a encore un déficit pour certaines chaînes mais globalement, le secteur se porte bien.

    média+ : Comment les chaînes thématiques vont-elles relever les défis qui les attendent, notamment le basculement vers le tout numérique fin 2011 ?

    Guillaume Gronier : Aujourd’hui, les chaînes thématiques ont une part d’audience sur le câble satellite de 36% et d’environ 11% en audience nationale. En publicité, elles ne représentent que 6% du chiffre d’affaires de la publicité des médias en France. C’est un cap à combler en convaincant les annonceurs du plus qu’elles peuvent apporter en termes de contenu, de fidélisation des téléspectateurs, de satisfaction. Nous avons confiance sur le fait que petit à petit, elles vont y parvenir.

    média+ : Le nombre de chaînes thématiques va-t-il encore grossir ?

    Guillaume Gronier : Nous avons en France 100 chaînes thématiques alors qu’il y en a 200 au Royaume Uni et 400 aux Etats-Unis. La distribution de chaînes s’inclinant, nous allons vers plus de segmentation. Il y aura probablement, à l’intérieur de certaines thématiques qui existent aujourd’hui, plus de déclinaisons encore correspondant à des créneaux différents.

    média+ : Pensez-vous que la TMP et le web sont un frein à l’évolution des chaînes thématiques ?

    Guillaume Gronier : Ce sont plutôt des objectifs de développement. Sur la télévision mobile personnelle, que ce soient les représentants d’Orange, d’Alcatel, d’Eutelsat, qui étaient à la tribune lundi, ils ont tous dit qu’ils avaient besoin de chaînes thématiques. Le mobile est un outil familier qu’on a dans sa poche et qui va accroître le besoin pour le téléspectateur de personnalisation de ses consommations. Il retrouvera les grandes chaînes qu’il a chez lui mais comme le mobile est un outil par essence personnel, il aura besoin de capter les chaînes de son choix. Sur Internet, c’est un peu la même chose. La construction sur Internet où chacun se crée son propre contenu fait que des thématiques adaptées seront puisées par ceux qui veulent consommer régulièrement. Internet est plutôt un outil de développement.