Fin de la pub: l’ensemble de l’audiovisuel public appelé à la grève mercredi

    Les salariés de l’audiovisuel public (Radio France, RFI, France Télévisions, TV5) sont appelés mercredi à une grève sans précédent depuis l’éclatement de l’ORTF en 1974, pour demander la «pérennité du service public» après l’annonce de la fin de la publicité dans le secteur. Une intersyndicale doit être reçue aujourd’hui à l’Elysée pour une «première réunion de travail» avec les conseillers de l’Elysée Georges-Marc Benamou, Raymond Soubie, et des représentants du ministère de la Culture et du ministère du Budget. Selon la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel, des annonces devraient avoir lieu dans les jours qui viennent sur la fin de la publicité, prévue pour 2009. Le mouvement de mercredi, de 24 heures, s’annonce assez suivi. Mais les directions des sociétés n’étaient pas en mesure d’annoncer à l’avance d’éventuelles perturbations ou déprogrammations, la participation à la grève ne devant être connue qu’aux prises de service du personnel. Une manifestation nationale est prévue dans l’après-midi à Paris. Selon le SNJ-CGT, de nombreux salariés des régions de France 3 et du réseau France Bleu de Radio France, environ un millier, ont prévu de venir rejoindre la manifestation parisienne. Le mouvement s’annonce «massif» à France Télévisions, où une assemblée générale a rassemblé lundi 500 personnes selon ce syndicat. «C’est la première fois depuis l’éclatement de l’ORTF que des préavis de grève intersyndicaux sont déposés dans l’ensemble de l’audiovisuel public sur un même mot d’ordre», a commenté Jean-François Téaldi, l’un des porte-parole de l’intersyndicale. Incarnation du service public, l’Office de radiodiffusion télévision française était l’organisme unique qui regroupait toutes les chaînes de radio et de télévision depuis 1964. En août 1974 était votée une loi sur son éclatement en sept sociétés. Des intersyndicales ont déposé des préavis à France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO) et à Radio France (France Inter, France Info, France Culture, France Musique, Fip et Le Mouv’). Le mot d’ordre: «exiger la pérennité du service public audiovisuel, de son financement, de son périmètre et le respect du pluralisme». La suppression de la publicité à France Télévisions, qui devrait concerner aussi Radio France, a été annoncée le 8 janvier par Nicolas Sarkozy à la surprise générale. Si le président a promis de compenser «intégralement» le manque à gagner, le projet suscite de vives inquiétudes. Les 11 000 salariés de France Télévisions s’interrogent sur les pistes avancées pour compenser la disparition de 800 millions d’euros de recettes publicitaires: taxation des recettes supplémentaires des chaînes privées et des nouveaux moyens de communication. Ils craignent aussi un changement de périmètre de France Télévisions. Selon le site Internet MédiaPart, la présidence de la République discute d’une «privatisation» de France 3, dont les décrochages régionaux seraient transférés à la presse régionale, ce qui été démenti par l’Elysée. Plus de 300 salariés de la régie publicitaire de France Télévisions sont par ailleurs directement menacés. A Radio France Internationale et TV5 Monde, les syndicats se mobilisent également dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel extérieur, le gouvernement prévoyant la création d’une holding regroupant France 24, RFI et TV5Monde.