France 2 : Le «Grand échiquier», 1ère grande émission musicale à revenir en direct

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France 2 : Le «Grand échiquier», 1ère grande émission musicale à revenir en direct 

«J’ai appris qu’une trompette pouvait envoyer un postillon jusqu’à 4 mètres, 4,50 mètres…». Le «Grand Echiquier», première grande émission musicale à revenir en direct depuis le confinement, a dû s’adapter pour un numéro «totalement inédit», jeudi dernier sur France 2. Etaient réunis autour d’Anne-Sophie Lapix une variété d’artistes (Gautier Capuçon, Philippe Jaroussky, Selah Sue, Christine and the Queens…), avec quatre invités principaux : la soprano Patricia Petibon, le violoniste Renaud Capuçon, l’Académicien Erik Orsenna et la danseuse étoile Dorothée Gilbert. «C’est une émission particulière, tant dans la préparation que pour les mesures qui doivent être prises pour la sécuriser au maximum», explique Justine Planchon, directrice des programmes de la société de production 3ème oeil, qui produit la nouvelle version de cette émission mythique du service public, diffusée de 1972 à 1989 et relancée par France 2 fin 2018. Comme c’est le cas sur d’autres tournages, l’équipe a fait appel à un «référent Covid», présent pendant les répétitions et le soir du direct, pour s’assurer que toutes les mesures de sécurité sont respectées. «Cela va au-delà des distances de sécurité : c’est vraiment la déambulation des équipes, faire en sorte que chacun garde son espace et n’en sorte pas, c’est le port du masque, le gel hydro-alcoolique…, c’est quelqu’un qui appliquera à la lettre les mesures mises en place», détaille la productrice. Sur le plateau, chaque élément doit être désinfecté, les pupitres, le piano, les chaises des invités. Deux cars-régies ont été prévus pour limiter le nombre de personnes présentes. «Si une même chaise sert à deux invités, elle doit être désinfectée pendant le direct, même chose pour le piano, au risque d’entendre les touches…». «Il y a beaucoup de questions auxquelles nous aurons les réponses pendant le direct. C’est un challenge totalement inédit», confie la productrice. «On a mis en place tout un «barriérage» pour faire en sorte que les différentes équipes ne puissent pas se croiser sur le plateau, on va jusqu’à chorégraphier les déplacements des techniciens lorsqu’ils enlèvent ou mettent les tapis de danse, ou quand ils viennent apporter les micros», explique Mme Planchon. Des mesures forcément onéreuses mais difficile d’évaluer le surcoût pour la productrice, qui souhaite le partager avec France Télévisions. 

Plus de cordes, moins de vent: La composition de l’orchestre, marque de fabrique de cette émission prestigieuse, a été revue par mesure de sécurité : davantage de cordes et moins d’instruments à vent, à l’exception de la trompette qui est l’élément principal du générique. «On a décidé de garder la trompette mais avec tout le raisonnement qui va avec: une trompette peut envoyer un postillon jusqu’à 4 mètres, 4,50 mètres, du coup on a pris toutes les mesures possibles et imaginables pour faire en sorte que ce postillon n’arrive pas dans le visage de quelqu’un!», raconte la productrice. Pour pallier l’absence de public, la production mise sur un travail de lumière : «On va faire en sorte qu’il y ait des bascules lumière qui puissent donner le signal d’un début et d’une fin, parce que normalement ce sont les applaudissements qui ouvrent les prestations artistiques». Si les répétitions se sont faites masqués, sur le plateau, invités et animatrice n’en porteront pas à la différence des techniciens. «On a pris le parti de ne pas cacher cette réalité aux téléspectateurs et de jouer véritablement le direct: il y aura des cadreurs masqués en plateau», précise Mme Planchon, ajoutant que leur mission est aussi de faire en sorte que le téléspectateur ne soit pas dérangé par ces mesures.