Google/taxe : une loi sera envisagée «si nécessaire» (Hollande)

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François Hollande a reçu lundi le patron de Google durant trois quarts d’heure à la suite de la mobilisation des éditeurs de presse français et européens, déterminés à instaurer un droit payant reversé par le moteur de recherche américain. Le président de la République a «souhaité que des négociations puissent rapidement s’engager et être conclusives d’ici la fin de l’année entre Google et les éditeurs de presse». Il a ajouté, dans un communiqué, avoir «souligné que le dialogue et la négociation entre partenaires lui paraissaient la meilleure voie, mais que si nécessaire, une loi pourrait intervenir sur cette question».Editeurs de presse italiens et allemands font cause commune avec les français pour réclamer l’instauration d’un droit payant reversé par Google aux organes de presse, arguant que ce sont leurs contenus régulièrement actualisés qui drainent les visiteurs vers le géant du net, lui permettant de réaliser d’importants profits publicitaires. Google rétorque qu’il redirige «4 milliards de clics par mois» vers les éditeurs dans le monde. Le moteur de recherche américain menace de ne plus référencer les journaux français si une telle taxe devait voir le jour, c’est-à-dire de ne plus afficher les liens qui renvoient le lecteur vers leurs sites. Instaurer une taxe serait «néfaste pour internet et pour les internautes», a mis en garde Olivier Esper, responsable de Google, dont le siège social est basé en Irlande et échappe ainsi à la taxation sur les sociétés dans l’Hexagone. Les éditeurs restent néanmoins divisés sur le dossier: pour le syndicat de la presse en ligne (Spiil) qui regroupe les sites d’information sur internet, les «pure players» comme Mediapart, Atlantico, Slate ou Rue89, une telle taxe ne tient pas compte de la spécificité d’internet.   «Admettons que cette taxe marche, elle serait évidemment une source de revenu à court terme mais nous pensons qu’à long terme, cela va détruire la diversité de la presse», a déclaré lundi son président Maurice Botbol. «La presse est déjà totalement dépendante de Google au niveau de l’audience, si à cela on ajoute une dépendance économique, Google pourra décider de tout», a-t-il estimé.