Huawei/ ZTE: la Chine dénonce un «harcèlement économique» des Etats-Unis

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La Chine a dénoncé mardi un «harcèlement économique» des Etats-Unis, après une proposition du régulateur américain d’interdire aux opérateurs nationaux l’achat d’équipements des géants chinois des télécoms Huawei et ZTE avec de l’argent public. La FCC, le régulateur américain des télécoms, a également proposé lundi de retirer tous les équipements des deux entreprises chinoises qui ont déjà été installés, afin de «protéger les réseaux de communication du pays».

Huawei et ZTE sont régulièrement accusés par Washington de représenter un danger pour la sécurité nationale en raison de liens potentiels, mais non prouvés jusqu’ici, avec les services de renseignement chinois. «Nous sommes fermement opposés à ce que les Etats-Unis, en recourant à des accusations injustifiées et sans aucune preuve, abusent de l’autorité de l’Etat pour réprimer des entreprises chinoises», a réagi Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Ce harcèlement économique des Etats-Unis constitue un déni du principe d’économie de marché que les États-Unis eux-mêmes ont toujours vanté», a souligné M. Geng lors d’une conférence de presse régulière. Le président de la FCC, Ajit Pai, a déclaré vouloir interdire aux opérateurs recevant de l’argent public américain d’acheter des équipements ou services d’entreprises «représentant une menace pour la sécurité nationale». «Pour ce qui est de la 5G et de la sécurité de l’Amérique, nous ne pouvons prendre de risque et espérer tranquillement ensuite que tout se passera bien», a indiqué M. Pai dans un communiqué. «Nous ne pouvons ignorer le risque que le gouvernement chinois exploite les vulnérabilités du réseau afin de se livrer à de l’espionnage, d’insérer des logiciels malveillants et des virus et de compromettre nos réseaux de communication essentiels».

Huawei a réagi en soulignant que Washington n’avait pas apporté la moindre preuve que l’entreprise constitue une menace. «En 30 ans d’activité, Huawei n’a jamais connu d’incident majeur lié à la sécurité dans les 170 pays où nous sommes présents», a indiqué la compagnie dans un communiqué. «Interdire certains fournisseurs en fonction de leur pays d’origine ne contribuera en rien à protéger les réseaux de télécommunications américains».

Huawei est régulièrement mis à l’index par l’administration Trump, dans un contexte de guerre commerciale et de rivalité technologique avec la Chine. Le géant des télécoms a été placé sur la liste noire aux Etats-Unis et les sociétés américaines de services et de composants ont désormais interdiction de commercer avec la firme chinoise.