Italie: démantèlement d’un vaste réseau de piratage de plateforme de télévision payante en ligne

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Les douaniers italiens ont annoncé mercredi avoir démantelé un vaste réseau, qualifié de plus important au monde, de piratage de plateforme de télévision payante en ligne représentant quelque cinq millions d’utilisateurs seulement pour l’Italie.

L’enquête dirigée par le parquet de Naples (sud) a permis l’arrestation de 23 personnes ainsi que la mise au jour et la désactivation «de la plateforme illégale de télévision en ligne (IPTV, de l’anglais Internet Protocol Television) la plus répandue parmi les pirates informatiques», indique la police financière italienne (équivalent des douanes).

Représentant plus de cinq millions d’utilisateurs, seulement en Italie, pour un chiffre d’affaires estimé à environ 60 millions d’euros, la plateforme illégale désactivée, baptisée Xtream Codes, avait été mise au point par deux citoyens grecs, précisent les douanes dans un communiqué. Des opérations illégales «permettaient des prélèvements sur des comptes courants ou via Paypal équivalents à 100.000 euros par mois», a par ailleurs précisé mercredi le représentant du parquet de Naples lors d’une conférence presse. La plateforme pirate permettait de convertir en données numériques des flux audiovisuels protégés par des droits de reproduction (copyright).Selon les douaniers, les membres de l’organisation, dont 25 ont été identifiés, géraient leurs affaires depuis des locaux informatiques installés à l’étranger d’où étaient retransmis des signaux numériques à grande échelle, y compris en Italie.

Un réseau commercial dense était réparti sur l’ensemble du territoire, notamment en Lombardie, Vénétie, Campanie, dans les Pouilles, en Calabre et en Sicile. Il permettait la revente illégale, via un unique abonnement et au prix de 12 euros, des contenus de plusieurs bouquets de programmes (dont ceux produits par les groupes audiovisuels Sky, DAZN, Mediaset, Netflix et Infinity) au client final. Huit demandes d’enquête ont été émises mercredi par le parquet de Naples, via l’agence de coopération judiciaire européenne Eurojust, vers les Pays-Bas, la France, la Grèce, l’Allemagne et la Bulgarie.

Ces enquêtes européennes, qui visent trois sociétés et cinq personnes physiques, ont abouti à la mise sous séquestre de l’ensemble de la plateforme Xtream Codes ainsi que de 800 sites internet et de 183 serveurs informatiques affectés à la reproduction et à la diffusion de flux audiovisuels. Les responsables de l’organisation sont poursuivis pour association de malfaiteurs aux fins de reproduction et de commercialisation illégale de télévision en ligne avec la circonstance aggravante de délit transnational. Ils encourent une peine de six mois à trois ans de prison et jusqu’à 25.822 euros d’amende.