iTELE : les salariés votent leur 18ème jour de grève

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Staff of French news channel iTele, hold placards reading "I support iTele", outside the channel's headquarters in Boulogne-Billancourt, on October 19, 2016, during a strike to protest against the arrival of French TV presenter Jean-Marc Morandini. / AFP PHOTO / PHILIPPE LOPEZ

Les salariés d’iTELE ont voté mercredi la poursuite de leur grève jusqu’à jeudi midi, pour un 18e jour consécutif d’arrêt de travail, par 78% des voix (92 favorables, 6 contre, 20 votes blancs), a annoncé un porte-parole des grévistes. Outre le départ de l’antenne de l’animateur vedette Jean-Marc Morandini, mis en examen «pour corruption de mineur aggravée», les salariés de la chaîne du groupe Canal+, qui doit co-diffuser jeudi le deuxième débat de la primaire de la droite, réclament une charte éthique, un projet précis et des moyens accrus. Les grévistes attendent mercredi la décision du tribunal de grande instance de Nanterre sur un référé syndical, qui met en cause la direction pour le déménagement imprévu d’une partie des bureaux d’iTELE le 22 octobre. Réalisé pour faire de la place à la rédaction de «Direct Matin», le déménagement n’avait pas eu l’aval du comité d’hygiène et de sécurité de l’entreprise. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devrait pour sa part statuer jeudi après avoir été alerté par des salariés et des représentants syndicaux de la chaîne. Ils accusent le groupe Canal+ de violer plusieurs obligations prévues dans la convention qu’iTELE a conclue avec le régulateur, notamment en laissant son actionnaire intervenir sur son contenu éditorial et en mélangeant information et divertissement. Mercredi matin, Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a manifesté son soutien aux salariés de la chaîne d’info en continu, dénonçant «un problème de séparation, de manière générale, entre l’actionnaire et les journalistes». «Vous avez, aujourd’hui, un conflit dans lequel moi je peux parfaitement me déclarer solidaire des salariés qui se battent pour défendre leur indépendance. Cela fait partie d’un mouvement démocratique et, dans la république nouvelle que je souhaite fonder, il y aura des protections pour l’indépendance des journalistes», a-t-il indiqué sur Europe 1. Ce soutien s’ajoute à celui de nombreux journalistes et personnalités qui s’expriment notamment sur Twitter sous le hashtag #JesoutiensiTELE.