John Le Carré : une dizaine de ses romans ont connu un passage à l’écran

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Espionnage, trahisons, paranoïa: une dizaine de romans de John Le Carré, décédé à l’âge de 89 ans au Royaume-Uni, ont connu un passage à l’écran, balayant les grands soubresauts de l’histoire contemporaine, de la Guerre froide au printemps arabe, en passant par le conflit israélo-palestinien.

  • «L’espion qui venait du froid» (1965)
    Succès en librairie, «L’espion qui venait du froid», le 3e roman de Le
    Carré, devient un film seulement deux ans après sa sortie. Tourné en noir et blanc, avec une mise en scène au cordeau, le film suit les aventures d’un agent secret britannique (incarné par Richard Burton), acceptant une mission destinée à démasquer un ancien nazi reconverti dans l’espionnage communiste. Il marque les débuts de la relation privilégiée entre Le Carré et le cinéma. Suivront d’autres adaptations sans doute moins réussies, dont «La Petite Fille au tambour» de George Roy Hill (1984) et «La Maison Russie» (1990) avec Sean Connery, avant des films plus complexes à partir des années 2000.
  • «La constance du jardinier» (2005)
    Les paysages sublimés du Kenya, une histoire d’amour bouleversante entre un diplomate britannique marié à une avocate militant contre l’industrie pharmaceutique, le couple glamour formé par Ralph Fiennes et Rachel Weisz… Avec «The Constant gardener» («La constance du jardinier» en VF), réalisé par le Brésilien Fernando Meirelles («La cité de Dieu»), l’oeuvre de Le Carré rencontre le grand public. Rachel Weisz remporte l’année suivante l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour le personnage de Tessa, qui paie de sa vie son entêtement mais révèle à lui-même son époux, un personnage jusqu’alors un peu terne et… passionné de jardinage.
  • «La Taupe» (2011)
    Loin des univers pétaradants d’un «James Bond», le monde des services secrets version Le Carré est un univers grisâtre et empesé, comme l’illustre l’adaptation de «Tinker Tailor Soldier Spy» (La taupe en VO) en 2011, une de ses plus réussies. Réalisé par le Suédois Tomas Alfredson, le film offre à Gary Oldman le rôle de Smiley, l’espion fatigué chargé de traquer un traitre au sein des services britanniques (le «cirque»). Trahisons, secrets, silences et fumée de cigarettes planent sur ce film à l’intrigue (très) complexe et au casting masculin à 99%. «La Taupe» réunit la fine fleur des acteurs britanniques de John Hurt à Tom Hardy en passant par Benedict Cumberbatch et Colin Firth. Il recevra le Batfa du meilleur film britannique en 2012 et remettra au goût du jour «La mer» (de Charles Trenet), chanté par Julio Iglesias.
  • «Le directeur de nuit» (2016)
    Pourquoi laisser aux autres le soin d’adapter les oeuvres de Le Carré? Deux de ses fils – Simon et Stephen Cornwell – décident de relever le défi, via leur société de production Ink Factory. Leur premier coup d’essai est «Un homme très recherché» (2014), adaptation au cinéma d’un roman de 2008 avec Philip Seymour Hoffman.Ils produisent ensuite «The Night Manager», cette fois-ci pour la télévision. Développée par AMC, la chaîne à péage américaine, et la BBC, cette mini-série glamour, réunit Hugh Laurie en méchant, Olivia Colman, Elizabeth Debicki («Tenet») et Tom Hiddleston dans le rôle du gardien de nuit, qui devient un agent des services secrets pour arrêter un trafiquant d’armes. La série bat des records d’audience en Grande-Bretagne, avec une moyenne de 6 millions de spectateurs par épisode.
  • «La petite fille au tambour» (2018)
    En 2018, c’est le virtuose Park Chan-Wook qui adapte un roman de Le Carré. Le réalisateur sud-coréen a adapté pour le petit écran «La petite fille au tambour», louée par la critique. La mini-série, sa 1ère incursion pour le petit écran, offre le 1er rôle à Florence Pugh, vue depuis dans «Les filles du Docteur March».