La carte nationale d’identité numérique française sera mise en place en 2021, promet Christophe Castaner

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La carte nationale d’identité numérique française sera mise en place en 2021 et garantira «protection des données» et «sécurité de l’usager», a promis jeudi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, lors d’une visite au Forum de la cybersécurité de Lille.

«Nous avons l’objectif que la carte d’identité numérique soit mise (en place) à partir de 2021 (…) toujours avec ce souci d’équilibre entre la protection des données absolument indispensable, et en même temps la meilleure sécurité pour les usagers», a déclaré M. Castaner.

La législation européenne oblige la France à proposer cette carte d’identité numérique pour 2021. L’Etat tente de longue date de concrétiser ce sésame numérique attestant de l’identité des internautes, avec difficulté car il s’agit d’un sujet politiquement très sensible.

Les défenseurs de la vie privée y voient un premier pas vers la société de la surveillance généralisée, avec notamment le risque d’une traçabilité de toutes les opérations faites en utilisant cette carte.

Mais l’Etat et l’industrie du numérique y voient le moyen d’étendre encore les services publics ou privés accessibles sur internet, au bénéfice des usagers et de l’économie. «Le numérique simplifie la vie de tous les Français» dans nombre de domaines, «il est normal que l’Etat, le gouvernement, accompagnent cela», a souligné M. Castaner. Quant aux craintes sur la société de surveillance, elles sont «paradoxales», a estimé le ministre. «Quand c’est l’Etat qui est à la manoeuvre, on se méfie, alors qu’à l’inverse avec tous les opérateurs privés (…) on donne toute une série de données de vie privées sans jamais s’en préoccuper», a-t-il estimé.

Interrogé par ailleurs sur la date de mise en place d’Alicem, un projet du ministère de l’Intérieur distinct de la carte d’identité numérique mais qui vise également à donner une capacité d’identification forte aux internautes, M. Castaner a répondu qu’il «n’avait pas de calendrier». «Notre seul sujet» sur Alicem, «c’est d’expérimenter, de tester et d’être opérationnel ensuite dans cet équilibre» entre protection des données du citoyen et sécurité du dispositif, a-t-il indiqué.

Alicem est actuellement en cours de test auprès d’un petit nombre d’usagers. L’application a suscité la controverse, car elle oblige l’internaute à passer par une étape de reconnaissance faciale lors de son inscription sur le système.Une fois que cette étape d’inscription est franchie, la reconnaissance faciale n’est plus requise pour utiliser Alicem.