De rares fictions ont raconté le destin de harkis mais aucun documentaire n’avait retracé l’histoire des 200.000 «supplétifs musulmans» recrutés par la France pendant la guerre d’Algérie. France 3 s’y est enfin attelé et livre le 20 septembre à 20h35 un film poignant qui évite tout misérabilisme. Après «Apocalypse», documentaire à succès sur la 2de guerre mondiale, Daniel Costelle et Isabelle Clarke se sont attaqués à un dossier encore brûlant. Trois ans de recherche d’images d’archives en France, en Egypte et en Tunisie, de collecte de témoignages d’ex-harkis et militaires français, et, côté algérien, le black-out: «La blessure: la tragédie des harkis» a été accouché dans la douleur, raconte Isabelle Clarke. «Ca a été très compliqué aussi de trouver la justesse» pour traiter de ce sujet ultra-complexe». Car l’histoire des harkis se confond avec celle de la guerre d’Algérie dont on comprend, grâce à «La blessure», qu’elle a été aussi «une guerre fratricide», selon Jean-Jacques Jordi, docteur en histoire.