Le Festival de Cannes s’offre mardi une séance de rattrapage symbolique

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Annulé au printemps pour cause de crise sanitaire, le Festival de Cannes s’offre mardi une séance de rattrapage symbolique, ouverte au public, avec l’espoir d’envoyer un message à une industrie du 7e art asphyxiée par la crise. Au menu de cette mini-édition qui s’étend de mardi à jeudi, la projection de quatre films, dont deux français, issus de la «sélection officielle Cannes 2020», qui en comptait à l’origine 56.

Le film «Un triomphe» d’Emmanuel Courcol avec Kad Merad, lancera l’édition, qui s’ouvrira au Palais des festivals, en présence du l’équipe du film. La manifestation s’achèvera jeudi soir avec «Les Deux Alfred» de Bruno Podalydès, en présence du réalisateur et de l’actrice principale, Sandrine Kiberlain.

«Asa Ga Kuru» (True Mothers) de la Japonaise Naomi Kawase, grande habituée du festival, et un premier film géorgien de Dea Kulumbegashvili, «Beginning» («Au commencement»), tout juste couronné à San Sebastian (Espagne), seront également projetés, respectivement jeudi après-midi et mercredi soir. Seule la réalisatrice géorgienne sera présente.

Le plus prestigieux des festivals de cinéma a dû s’adapter à la crise sanitaire. Avec la reprise de l’épidémie et l’instauration d’un couvre-feu, les avant-premières, initialement prévues à 19h00 débuteront une heure plus tôt.Si la montée des marches, moment fort du festival, a été maintenue, les invités devront éviter toute «stagnation», a indiqué le festival. Distanciation physique et port du masque seront obligatoires pour tous. Même si l’événement est ouvert au public, ce dernier ne pourra dépasser une certaine jauge.

A titre d’exemple, avant la pandémie, le festival attirait chaque année 40.000 professionnels et environ 200.000 spectateurs. L’édition qui devait se tenir au printemps  avait choisi l’Américain Spike Lee comme président du jury. Le mini-festival d’automne sera lui franco-français. Aucune grande star américaine n’a pu faire le déplacement. Le Festival décernera toutefois la Palme d’or du meilleur court-métrage.

Dans le jury notamment, la réalisatrice Claire Burger, l’actrice Céline Sallette ou encore le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb. Plus qu’un festival, Cannes est une vitrine essentielle pour les films français comme étrangers et une plateforme à récompenses. Alors que l’industrie est en plein marasme, beaucoup espèrent que la tenue de cette mini-édition convaincra les producteurs de ne pas reporter la sortie en salles de leurs films. Faute d’avoir pu se tenir en mai, le festival de Cannes s’était résigné à publier une liste de 56 longs-métrages faisant partie de sa «sélection officielle 2020». Au prix d’importantes adaptations, d’autres festivals internationaux ont pu se tenir depuis, comme la Mostra de Venise début septembre. Cette dernière a constitué le premier test grandeur nature pour ces grands raouts du 7e art, depuis l’épidémie de Covid, avec un protocole sanitaire très strict