Le festival de Toronto ouvre ses portes

358

 

Des stars hollywoodiennes rêvant déjà d’Oscars, des longs métrages européens et asiatiques qui font les yeux doux au marché américain: le Festival du film de Toronto ouvre ses portes jeudi en soirée pour dix jours de fête et de business dédiés au 7e art. 

Robert Downey Jr, échappé des blockbusters «Iron man» et autres «Avengers», est attendu dès le 1er soir avec Robert Duvall pour le film d’ouverture «Le juge», de David Dotkin, dans lequel il campe un avocat qui va enquêter sur son magistrat de père, accusé de meurtre. Al Pacino, de retour du festival de Venise, foulera également d’ici au 14 septembre le tapis rouge du plus grand festival nord-américain, de même que Keira Knightley, Kristen Stewart, John Travolta, Julianne Moore … L’Américaine Reese Witherspoon, Oscar de la meilleure actrice en 2006 pour «Walk the line», défendra 2 films à Toronto: «Wild», du Canadien Jean-Marc Vallée, et «The good lie», d’un autre Québécois, Philippe Falardeau. Deux prestations qui pourraient éventuellement lui valoir une nouvelle statuette alors que Toronto, festival sans compétition officielle mais doté d’un prix du public, est un excellent baromètre avant la saison des Oscars.  L’an dernier, «12 years a slave», de Steve McQueen, prix du public dans la métropole canadienne, avait raflé 3 Oscars dont celui du meilleur film. «Dallas buyers club», de Jean-Marc Vallée, en avait également remporté trois. Chez les acteurs, les rumeurs vont déjà bon train concernant Benedict Cumberbatch, héros de «The imitation game», d’après l’histoire vraie édifiante de Alan Turing, mathématicien anglais qui aida à percer le code de l’outil de communication des Nazis. D’autres biographies figureront parmi les quelque 300 films à l’affiche, dont 37 premières mondiales et bien plus encore, 85, avec les 1ères nord-américaines. L’Europe arrivera en force pour cette 39e édition emmenée par la France qui affiche le nombre record de 50 films en sélection, qu’il s’agisse de productions purement hexagonales ou de coproductions. François Ozon viendra par exemple dévoiler son nouvel opus «Une nouvelle amie». Régis Wargnier présentera «Le temps des aveux», pour une plongée dans le Cambodge des Khmers rouges d’après le roman de l’anthropologue François Bizot. Eric Toledano et Olivier Nakache seront là avec leur acteur fétiche Omar Sy, tiercé gagnant du phénomène «Intouchables» en 2011, 2è film français le plus vu de tous les temps en France. A leur actif cette fois «Samba», avec au générique également Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim. Sont également annoncés Laurent Cantet, Mia Hansen-Love, Olivier Assayas, Céline Sciamma ou encore Pascale Ferran à qui un hommage sera rendu. 

Chez les voisins européens, il faudra compter avec l’Allemand Christian Petzold, «Phoenix», la Danoise Susanne Bier, «A Second chance», l’Espagnol Carlos Vermut, «Magical girl», et le Britannique Alan Rickman, à la fois réalisateur et acteur dans «A Little Chaos» avec Kate Winslet, film présenté en clôture du festival. Le Proche et le Moyen-Orient avec ses guerres et drames humains seront encore largement évoqués, d’un écrivain à la recherche d’un frère disparu qu’il espère libérer de la coupe de jihadistes («The narrow frame of midnight») à l’odyssée d’une famille irakienne du colonialisme à la chute de Saddam Hussein («Iraqi odyssey»). L’Asie sera pour sa part représentée par un important contingent de réalisateurs chinois, hongkongais et taïwanais. Le Festival du film de Toronto (TIFF) accueillera parallèlement un Sommet du film asiatique.