Le programme à l’origine du web aux enchères, sous forme de «NFT», certificat d’authenticité numérique

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C’est le programme qui a créé le web et ouvert la voie à l’internet tel que nous le connaissons aujourd’hui; trente ans après sa conception, son auteur, le Britannique Tim Berners-Lee, le vend comme objet de collection, avec un «NFT», certificat d’authenticité numérique. 

Plus encore que Guntenberg et l’imprimerie, l’ampoule électrique de Thomas Edison ou l’ADN de James Watson, le World Wide Web «a changé tous les aspects de votre vie», fait valoir Cassandra Hatton, vice-présidente de Sotheby’s, qui a organisé la vente. 

En 1989, Tim Berners-Lee, physicien devenu informaticien, avait imaginé un système de partage de l’information qui devait permettre à des scientifiques d’accéder à des données où qu’ils se trouvent dans le monde. 

Alors employé du Centre de calculs du CERN (à l’origine le Conseil européen pour la recherche nucléaire devenu Organisation européenne pour la recherche nucléaire), près de Genève, il avait baptisé ce nouveau réseau World Wide Web (WWW). 

En 1990 et 1991, il a écrit le programme qui créait le premier navigateur internet, posant les bases pratiques du web actuel. Au passage, il a inventé les concepts d’URL (adresse internet), HTTP (qui permet de retrouver un site) et HTML (le langage informatique type pour créer des pages internet). 

Décidé à faire de cette toile un espace ouvert, Tim Berners-Lee n’a pas breveté son programme et l’a mis gratuitement à disposition de tous, ce qui a contribué à sa diffusion. 

Un peu plus de trois décennies après son invention, il va recevoir une partie des richesses incalculables générées, avec la vente de ses fichiers d’origine, dont il compte cependant reverser l’intégralité des recettes à des oeuvres de charité. 

Sotheby’s n’a pas fourni d’estimation pour ce lot, qui comprend une version animée de ces presque 10.000 lignes de code et une lettre de l’auteur.

Vendredi, cinq jours avant la fin de la vente en ligne démarrée le 23 juin, le prix atteignait déjà 2,8 millions de dollars. «Il y a dix ans, nous n’aurions pas pu» faire cette vente, a expliqué Cassandra Hatton. 

L’arrivée de la technologie «NFT», permettant de créer un certificat numérique de propriété infalsifiable, a changé la donne aux yeux des collectionneurs, désormais rassurés sur la traçabilité de leurs acquisitions.