Le robot conversationnel ChatGPT n’est «pas du tout révolutionnaire», selon un dirigeant français de Facebook

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Le robot conversationnel ChatGPT n’est «pas du tout révolutionnaire» et le grand progrès viendra plutôt d’assistants personnels automatiques, a estimé mercredi un dirigeant français de Facebook sur la radio publique France Inter.

Interrogé à propos de l’application développée par OpenAI, le directeur du laboratoire d’intelligence artificielle du groupe Meta, Yann Le Cun, a répondu: «Oui, c’est un bon produit. Au niveau de la science et de la technologie sous-jacente, ce n’est pas du tout révolutionnaire, non».

Dans les «quantités de texte absolument énormes» qui ont entraîné ChatGPT à répondre aux questions de ses utilisateurs, «il y a beaucoup, beaucoup de connaissance humaine, mais qui est très superficielle», a expliqué ce chercheur.

«Ça ne comprend pas, par exemple, la connaissance du monde physique, du monde réel. Donc ces systèmes, d’une certaine manière, ont beaucoup moins de connaissance du monde réel que votre chat», a-t-il détaillé.

Interrogé sur les innovations plus importantes prévisibles pour les 10 à 15 années à venir, ce professeur de l’université de New York a évoqué deux types de produits. Yann Le Cun croit à l’arrivée de «lunettes de réalité augmentée, donc qui pourront superposer des images virtuelles sur le monde réel», et par exemple retranscrire en direct dans notre langue une conversation dans une langue étrangère inconnue.

Par ailleurs, selon lui, «on interagira avec des assistants virtuels intelligents qui, à certains moments, auront l’intelligence similaire à l’intelligence humaine, peut-être supérieure dans certains domaines, et qui pourront nous aider dans nos vies de tous les jours», par exemple en nous permettant «de nous concentrer sur des choses qui nous intéressent, et pas d’avoir à passer une heure au téléphone pour parler à votre plombier ou à votre administration de la Sécurité sociale».

Ce dirigeant de Meta s’est enfin dit hostile à la pétition signée en mars par des personnalités comme l’entrepreneur Elon Musk ou l’historien Yuval Noah Harari pour «faire une pause d’au moins six mois dans l’entraînement des systèmes d’IA plus puissants que GPT-4».

«C’est une espèce de nouvel obscurantisme. Je ne vois pas du tout de bonne motivation d’essayer de limiter le progrès (…) C’est complètement irréaliste de dire aux gens: arrêtez la recherche pendant six mois. De toute façon, personne ne va le faire», a rétorqué M. Le Cun.