Le Royaume-Uni développe sa propre application de traçage des contacts, espérant la rendre disponible d’ici trois semaines

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Les services de santé britanniques ont indiqué mardi développer leur propre application de traçage des contacts pour le déconfinement, avec un modèle centralisé plutôt que l’approche décentralisée proposée par Google et Apple, espérant la rendre disponible d’ici «deux à trois semaines».
«Nous sommes bien partis, j’espère, pour que l’application soit prête pour quand on aura besoin d’elle, pour le moment où le pays aura les outils pour sortir du confinement de manière sécurisée», a déclaré le responsable de NSHX, la filiale du service national de santé (NHS) chargée de l’innovation. «Nous avançons aussi vite que possible», a ajouté Matthew Gould, qui s’exprimait devant des parlementaires.
Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus touchés par la pandémie de nouveau coronavirus avec plus de 21.000 morts dans les hôpitaux et des milliers d’autres dans les maisons de retraites (plus de 4.000 rien qu’en Angleterre entre le 10 et le 24 avril). Avec la décrue amorcée des contaminations et décès, la pression monte sur les autorités pour élaborer une stratégie d’assouplissement du confinement décrété le 23 mars, jusqu’au 7 mai en l’état. Le Premier ministre Boris Johnson a promis des annonces dans les jours à venir. Pour éviter une recrudescence avec le déconfinement, le Royaume-Uni, à l’instar de plusieurs pays européens, prépare une application pour smartphone de traçage de contacts, qui permet à un usager de prévenir automatiquement les autres utilisateurs qu’il a croisés s’il découvre qu’il est contaminé par le coronavirus.
Selon les médias britanniques, le NHS a choisi comme la France une approche «centralisée»: le smartphone va vérifier sur un serveur central que notre pseudonyme n’est pas dans la liste des pseudonymes croisés par une personnes contaminée.
D’autres pays, comme l’Allemagne ont choisi une option «décentralisée», favorisée aussi par Google et Apple. Dans cette architecture, nos smartphones importent régulièrement la liste de tous les pseudonymes ayant croisé des personnes contaminées, et vérifient eux-mêmes si notre pseudonyme figure sur ces listes ou pas. Contacté, NHSX n’avait pas donné suite dans l’immédiat mardi.
L’association Liberty s’est inquiétée que cette application ne se transforme en un outil de surveillance à grande échelle de la population. NHSX a assuré que son système respecterait les règlementations en matière de protection des données et de la vie privée, et que les données recueillies ne serviraient que pour les besoins des services de santé.