Leonardo DiCaprio a témoigné lundi au procès d’un membre des Fugees

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Leonardo DiCaprio a témoigné lundi au procès d’un membre des Fugees, racontant comment ils se sont croisés aux «fêtes somptueuses» organisées par un financier malaisien au coeur d’un des plus vastes scandales de corruption au monde. Le musicien Pras Michel, 50 ans, est jugé depuis une semaine à Washington pour son rôle dans une campagne illégale d’influence menée aux Etats-Unis par le Malaisien Low Taek Jho.

Lundi, il s’est fait voler la vedette par l’acteur Leonardo DiCaprio qui, malgré son ton précautionneux, a captivé les jurés en racontant les fêtes décadentes financées par M. Low avec, selon l’accusation, des fonds détournés du fonds souverain 1MDB. La star de 48 ans a d’ailleurs rencontré celui qu’il percevait comme «un prodige de la finance» vers 2010 à une fête organisée à Las Vegas. Dans un sourire, il a avoué ne plus trop se rappeler de la seconde partie de soirée…

L’acteur de Titanic a ensuite été régulièrement invité par M. Low «sur des bateaux, dans des boîtes de nuit», avec d’autres célébrités dont parfois Pras Michel. Pour un Nouvel An, le Malaisien avait affrété un avion pour les emmener en Australie et revenir aux Etats-Unis, afin de fêter deux fois les douze coups de minuit.

Au cours de leurs discussions, l’homme d’affaires avait demandé à Leonardo DiCaprio, qui possède sa propre boîte de production, s’il avait un projet en cours. «J’ai mentionné le Loup de Wall Street et des discussions ont commencé avec mes représentants afin qu’il finance le film». Réalisé par Martin Scorsese, le long-métrage, sorti en 2013, raconte l’ascension puis la chute d’un courtier drogué et corrompu et a valu un Oscar à Leonardo DiCaprio.

Avant d’accepter cet argent, les avocats de la star, un détective privé et les autres studios impliqués dans le projet avaient mené une enquête sur M.Low et avaient donné «leur feu vert», a précisé l’acteur, qui n’est pas mis en cause par la justice.

En 2015, l’acteur, qui a également reçu des dons de M. Low pour sa fondation environnementale, avait coupé les ponts après un article soulignant les soupçons pesant contre Low Jho dans le détournement de milliards de dollars du fonds 1MDB, censé contribuer au développement économique de la Malaisie.

M. Low, qui a fui la justice et se trouve probablement en Chine, et d’autres sont accusés d’avoir utilisé cet argent pour acheter des résidences de luxes, des yachts, des oeuvres d’art et pour s’entourer de stars de la musique, du cinéma, voire de la politique. Un jour, «il a mentionné en passant qu’il voulait faire un don important au parti démocrate», a d’ailleurs raconté Leonardo DiCaprio. Il a évoqué «20 à 30 millions de dollars. J’ai dit «Waouh, c’est beaucoup d’argent…».

C’est cette somme qui vaut, entre autres, à Pras Michel d’être sur le banc des accusés. Il lui est reproché d’avoir versé une partie de cet argent pour des contributions à la campagne présidentielle de Barack Obama en 2012, en cachant l’origine des fonds. Aux Etats-Unis, les dons en provenance de l’étranger sont interdits. Le musicien plaide non coupable.