Les applis mobiles rythment le marché de la restauration

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Alors que la livraison de repas a explosé ces dernières années, boostée par les applications mobiles, App Annie, acteur mondiale de données et enseignements sur l’app-économie, se penche sur le rôle clef que joue le mobile dans l’évolution du secteur de l’alimentation et comment de nouveaux acteurs bousculent le marché en proposant des applis prônant une consommation plus responsable. Depuis 2016, le nombre total de sessions sur les applications dans la catégorie alimentation et boissons a augmenté de 130% dans le monde. En France par exemple, le nombre de téléchargements des applis alimentaires est passé de 11 millions en 2016 à plus de 20 millions en 2018. La restauration rapide est connue pour ses offres de services accélérés, et le mobile offre un avantage supplémentaire grâce aux options de commande à l’avance qui permettent aux clients d’être servis plus rapidement. La valeur ajoutée du mobile dans l’industrie alimentaire repose fortement sur l’efficacité et l’accessibilité pour fidéliser la clientèle et les applications sont devenues le canal privilégié par les enseignes du secteur. La livraison de repas a progressé de 20% en 2018 en France, selon l’institut NPD Group, portée en partie par la restauration rapide. Au total, 160 millions de repas ont été livrés, mais malgré cette croissance ce marché ne représente toujours que 3% du c.a. global de la restauration. La livraison à domicile reste une activité très urbaine. Ainsi en France, la majorité des livraisons s’effectuent sans surprise dans des villes comme Paris, Lyon ou Marseille avec des consommateurs plutôt jeunes puisque les 18-35 ans représentent 50% des ventes. Les Millenials sont la cible prioritaire et cela se ressent sur les canaux empruntés pour la commande. En effet, les commandes passées depuis une application ont progressé de 38%, selon cette même étude. En 2018, Uber Eats, Just Eat et Deliveroo se disputaient les 1ères places du classement français des applications de livraison, suivis de près par Franprix et Foodora, cette dernière étant en inactivité depuis fin 2018. Les applications de livraison offrent un large éventail d’options telles que les promotions de fidélité ou les notifications push avec des offres de temps limité qui permettent d’engager les clients et d’augmenter le nombre de commandes. La facilité de paiement est un autre facteur important pour les clients. Bien que les modes de paiement pour la livraison aient considérablement évolué, de nombreux clients recherchent des méthodes de paiement plus transparentes qui n’exigent pas la saisie manuelle des données par carte de crédit. C’est notamment dans cette logique qu’Uber Eats a récemment annoncé qu’il acceptait désormais Apple Pay. Selon Yougov, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues tous les ans, soit un tiers des aliments produits sur la planète. Si près d’un Français sur huit fait attention au gaspillage alimentaire pour des raisons économiques, 79% des jeunes entre 18 et 24 ans se disent avant tout préoccupés par la cause écologique. Pour preuve, les applications anti-gaspillage connaissent une très forte croissance dans l’Hexagone auprès des consommateurs pour qui l’écologie et une alimentation durable sont devenues primordiales. À tel point que l’une des applications les plus connues, To good to Go, qui permet de récupérer des paniers alimentaires surprises invendus, s’est hissée dans le top 3 des téléchargements français de la catégorie Alimentation en 2019, aux côtés des très populaires applis de restauration rapide ou de livraison de repas. Parmi ces applis, on retrouve également celles qui aident à économiser sur les denrées alimentaires (Shopmium), celles qui luttent contre le gaspillage dans la restauration ou les commerces d’alimentation (Too Good to Go et Optimiam), celles qui donnent des idées de recettes avec ce que nous avons dans le réfrigérateur (Frigo Magic), et enfin celles qui mettent en relation les agriculteurs avec des associations anti-gaspillage (Solaal).