Les tournages de plusieurs séries et émissions à nouveau perturbés par une grève

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Les tournages de plusieurs séries et émissions, dont celui de «HPI» diffusée sur TF1, sont perturbés à nouveau mercredi et jeudi en raison d’une mobilisation des techniciens pour leurs salaires, a-t-on appris de sources concordantes. Selon le SPIAC-CGT, 56 équipes de tournage et de post-production ont voté pour des grèves et des débrayages. Une assemblée générale est prévue jeudi après-midi pour décider d’une éventuelle suite. Du côté des employeurs, l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA), devant laquelle un rassemblement est prévu mercredi après-midi, a évoqué un mouvement «suivi» et qui «grossit». Il n’y aura pas de tournage de la série à succès «HPI» mercredi et jeudi, après déjà un arrêt jeudi dernier, a indiqué son producteur exécutif. Le tournage de la série «Déter», coproduite par France Télévisions, a lui été stoppé mercredi près de Rennes, et risque de ne pas reprendre jeudi, selon le directeur de production. Sont également touchées les émissions «Top Chef» et «La France a un incroyable talent» pour M6, les séries «Marie-Antoinette» pour Canal+, «Le crime lui va si bien» pour France Télévisions, ou encore «Trash» pour Amazon Prime Video. «Pas encore aussi médiatisée que la crise des scénaristes et acteurs aux Etats-Unis, la colère qui s’exprime parmi les professionnels de la production audiovisuelle traduit des formes identiques de désarroi», estiment les syndicats. Avec le SNTPCT et la CFTC Media+, le SPIAC-CGT (syndicat des professionnels des industries de l’audiovisuel et du cinéma) relève que, «depuis 2007, du fait de la non-revalorisation des salaires minima, les salariés ont perdu 20% de pouvoir d’achat dans ce secteur». Au total, 10.000 à 15.000 techniciens sont concernés. «Ils ont vu leurs conditions de travail se dégrader, les amplitudes de travail ont explosé avec l’arrivée des plateformes numériques, et ils restent confrontés à une égale précarité de l’emploi», selon un communiqué. Pour leur part, les sociétés de production répondent qu’après deux coups de pouce déjà en 2023, elles ne sont «pas en capacité de répondre favorablement» aux nouvelles demandes de hausse des salaires, a déclaré Stéphane Le Bars, délégué général de l’USPA, parmi les organisations représentatives du secteur. Soulignant «l’environnement ultra contraint», entre «hausse des coûts de production» et «baisse des apports des diffuseurs», privés comme publics, il donne rendez-vous aux syndicats en 2024. La semaine dernière, les mêmes techniciens s’étaient mobilisés pour protester contre la refonte de l’assurance chômage des intermittents du spectacle, un sujet qui demeure sur la table.