L’Inde a annoncé mercredi l’interdiction de 118 applications mobiles chinoises

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L’Inde a annoncé mercredi l’interdiction de 118 applications mobiles chinoises, intensifiant ainsi ses mesures de rétorsion économiques sur fond d’un différend frontalier qui s’envenime avec la Chine. Le ministère des Technologies de l’information a accusé ces applications de voler les données des utilisateurs et de permettre des activités «préjudiciables à la souveraineté et l’intégrité de l’Inde, la défense de l’Inde, la sécurité de l’Etat et l’ordre public».
Parmi les applications visées figure le jeu vidéo PUBG, qui a des millions d’utilisateurs en Inde, ainsi que des services fournis par Tencent.Cette annonce intervient alors que le différend s’envenime à propos de la frontière contestée dans l’Himalaya entre l’Inde et la Chine. Le 15 juin, dans une vallée disputée du Ladakh, des combats au corps-à-corps entre leurs soldats ont fait 20 morts côté indien et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois. Il s’agissait de la première confrontation meurtrière entre les armées des deux pays en 45 ans.
Mardi, une représentante du Parlement tibétain en exil, Namghyal Dolkar Lhagyari, a annoncé qu’un soldat d’origine tibétaine engagé au sein des forces spéciales indiennes avait été tué samedi lors d’un accrochage frontalier avec l’armée chinoise. Durant le week-end, deux incidents se sont produits en 48 heures dans la région du Ladakh. L’Inde et la Chine se sont mutuellement accusées d’avoir franchi samedi soir, puis lundi, la Ligne de contrôle effectif («Lign of Actual Control», LAC), frontière de facto qui n’est pas clairement démarquée.
L’Inde a interdit récemment des dizaines d’applications chinoises, en invoquant la sécurité nationale et la protection des données. Après les combats de juin, New Delhi a bloqué 59 applications chinoises dont la populaire plateforme de partage de vidéos TikTok.
Quarante-sept autres, dont plusieurs étaient des versions réduites ou des variantes des applications déjà interdites, ont été interdites fin juillet.
Les applications mobiles interdites mercredi comprennent des jeux, des services de paiement en ligne, des sites de rencontre et même un logiciel pour éditer ses selfies. PUBG a été développé par une compagnie sud-coréenne mais sa version pour téléphone portable connue dans le monde entier a été développée par Tencent.
Selon le ministère des Technologies de l’information, «l’extraction (des données) et le profilage par des éléments hostiles à la sécurité nationale et à la défense de l’Inde, qui empiètent en fin de compte sur la souveraineté et l’intégrité de l’Inde, est un sujet d’inquiétude immédiate et très profonde qui réclame des mesures d’urgence».