Mica, le marché du cinéma et de la télévision africains

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La 19e édition du Marché international
du cinéma et de la télévision
africains (Mica), rendez-vous entre
producteurs, distributeurs, diffuseurs
et porteurs de projets, s’est ouverte
dimanche à Ouagadougou en marge
du Fespaco.
Le Festival panafricain du cinéma
et de la télévision de Ouagadougou
(Fespaco), biennal, fête son
cinquantenaire. Créé en 1983, soit
14 ans après le Fespaco, le Mica est
né de la volonté des professionnels
du cinéma et de l’audiovisuel du
continent, souvent confrontés à un
manque d’espace pour la promotion
de leurs oeuvres, d’avoir un marché
autonome et propre au film africain,
a expliqué sa directrice Suzanne
Kourouma.
«Le Mica offre aux films africains
une chance de pouvoir trouver un
distributeur ou un acheteur en dehors
de leur marché», a-t-elle souligné.
Installé place de la Nation, au coeur
de la capitale burkinabè, le Mica
offre jusqu’au 1er mars des espaces
multifonctionnels pour des séances
de visionnage, des rencontres
de promotion et d’échanges et
l’exposition de films africains.
Près d’une centaine de films, tous
genres confondus, y sont présentés,
indépendamment des programmations
du Fespaco.
«Le Mica, c’est vraiment un marché.
C’est là que chacun vient faire ses
emplettes en terme de productions
audiovisuelles, notamment les
diffuseurs, les télévisions, les
responsables de festivals», a estimé
le réalisateur burkinabè Boubacar
Diallo, qui espère faire de «bonnes
affaires» avec son dernier long
métrage «Le Bonnet de Modibo».
«C’est une bonne occasion de
trouver des cinéastes africains et des
producteurs (…) mais il n’y a pas
encore assez d’acheteurs», a regretté
Alain Modot, un distributeur de 135
producteurs de 30 pays africains.
Outre les rencontres d’affaires, le salon
du Mica va accueillir des ateliers, des
tables rondes et des masters classes.
«Je suis là avec un projet pour
rencontrer d’autres réalisateur qui ont
traité le même sujet, qui est l’orpaillage
et l’implantation des mines. Le Mica
est une très bonne plateforme pour les
cinéastes de pouvoir échanger et avoir
de bons contacts», a déclaré Bouna
Chérif Fofana, réalisateur malien.
«Ce marché du film qui accompagne
le Fespaco depuis 34 ans, crée une
vitrine pour les oeuvres de nos
cinéastes africains et de la diaspora»,
a souligné le ministre burkinabè du
Commerce Harouna Kaboré, appelant
les acteurs du cinéma à «l’animer, le
rendre plus rayonnant, plus compétitif
par la qualité de (leurs) oeuvres».
«Le Mica doit pouvoir promouvoir
les oeuvres africaines en offrant des
services comparables aux standards
du marché international pour mieux
valoriser les oeuvres produites par
les créateurs africains (et) porteuses
d’identité propre», a estimé le
directeur général du Développement
et de la Coopération internationale de
la Commission Européenne, Stéfano
Manservisi, parrain du 19ème Mica.