Le gouvernement, qui doit prendre dans les prochains jours une décision sur la demande de France Télévisions d’obtenir des ressources supplémentaires, étudie la possibilité d’un mini-ajustement de la redevance. Lors d’un entretien jeudi, la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, a évoqué l’hypothèse d’un «petit ajustement» de la redevance télé. «C’est une des hypothèses. C’est au président d’arbitrer», a indiqué Georges-Marc Benamou, conseiller pour la culture et l’audiovisuel de Nicolas Sarkozy. Le président de la République a depuis ce jeudi sur son bureau une note de synthèse assez globale sur les médias rédigée par M. Benamou. Un autre conseiller, Bernard Delpit, a également écrit une note plus axée sur les questions de financement, selon M. Benamou. Depuis des semaines, le président de France Télévisions Patrick de Carolis réclame des moyens supplémentaires, pour poursuivre l’évolution technologique du groupe (passage au numérique notamment) et son effort dans la création. Une décision sur ce dossier devrait être prise «dans les jours qui viennent», a précisé Mme Albanel. La ministre a souligné que le montant de la redevance (116,50 euros par an) n’avait pas bougé depuis 2002. «Tout ajustement serait un plus intéressant, même s’il ne peut y avoir véritable augmentation de la redevance, au vu des engagements» présidentiels de diminuer le montant global des prélèvements obligatoires, a indiqué la ministre. Christine Albanel a exprimé en revanche ses réticences sur une coupure publicitaire supplémentaire, demandée avec insistance par Patrick de Carolis, venu encore plaider sa cause à Matignon mercredi. La ministre a fait part de son «souci» sur ce point au président Nicolas Sarkozy et au Premier ministre François Fillon. Elle craint le «déséquilibre» que pourrait provoquer ce type de mesure sur le marché publicitaire. «Je suis très soucieuse de la presse écrite, qui a dû déjà s’adapter à l’apparition des journaux gratuits, de l’information sur internet et au développement des télévisions locales», a souligné la ministre. «Il faut qu’on ne déséquilibre pas trop le secteur», a-t-elle ajouté. Les quotidiens français s’inquiètent d’un assèchement du marché publicitaire si de nouvelles plages publicitaires s’ouvrent à la télévision. Plusieurs chaînes privées ont également manifesté leur crainte quant à une nouvelle coupure publicitaire au bénéfice de l’audiovisuel public. Christine Albanel a souligné que le contrat d’objectifs et de moyens signés en avril dernier avec France Télévisions, qui prévoit une hausse de sa dotation de 3,5% en 2008, était un «bon instrument» et qu’il fallait «avancer dans la voie des synergies». Pendant la campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy, avait reconnu un «sous-financement chronique de l’audiovisuel public». «On ne peut pas s’engager comme je le fais en faveur de la baisse de la pression fiscale dans notre pays et annoncer sitôt élu l’augmentation de la redevance», avait également souligné le candidat UMP.