Netflix déploie les gros moyens pour séduire l’Europe

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Netflix a organisé lundi à la Cité du Cinéma de Saint-Denis «le plus gros événement presse» de son histoire, en invitant près de 300 journalistes et blogueurs de toute l’Europe pour présenter, en présence de sa superstar, Kevin Spacey, ses projets dans ce continent clé pour son développement. Le PDG Reed Hastings et le directeur du contenu Ted Sarandos avaient fait le déplacement depuis les Etats-Unis pour dévoiler les projets du groupe et ses prochaines séries, annonçant entre autre la sortie le 5 mai de sa 1ère série française «Marseille», avec Gérard Depardieu et Benoît Magimel. Il a aussi rappelé l’arrivée d’autres séries européennes comme «Dark», la 1ère série allemande, pour l’an prochain. Se sont succédé à la tribune une vingtaine de réalisateurs ou stars de ses séries, dont Kevin Spacey, qui incarne Francis Underwood, le héros de «House of Cards», la toute 1ère série originale de Netflix, qui démarre sa saison 4. Interrogé sur les rapports entre réalité et fiction, Kevin Spacey a ironisé : «Certains candidats semblent des personnages de fiction». «Quand je terminais un tournage, je me demandais si nous n’étions pas allés trop loin. Mais quand je rentrais dans ma chambre d’hôtel et que j’allumais la télévision, je me disais : Nous n’avons pas été assez loin». Dans les milieux politiques, «certains m’ont dit que la série était trop cynique. D’autres m’ont dit que c’était bien plus proche de la réalité qu’on ne voudrait le savoir», a-t-il ajouté. Il a aussi estimé que le personnage d’Underwood était «le plus intéressant» de sa carrière. «Quinze ans plus tôt je n’aurais jamais pu le jouer», a-t-il estimé, «mais mes treize années de théâtre en Angleterre (2001-2014) m’ont changé». Le fait de s’adresser directement au public – les apartés d’Underwood dans la série – «a été inventé par Shakespeare. Cela créé une complicité avec le public. Une merveilleuse ambiguïté qui fait le succès de la série», a-t-il conclu. Pour cet événement promotionnel, Netflix avait déployé les grands moyens, en installant dans la Cité du Cinéma de nombreux stands et même un restaurant décoré comme la cantine de prison de sa série «Orange is The New Black», dont le groupe américain a décidé de produire 3 saisons supplémentaires. «Dans les années qui viennent nous aurons un nombre incroyable de concurrents», a prévenu Reed Hastings dans sa présentation. Vivendi et Mediaset viennent de conclure un «accord stratégique» qui prévoit notamment le lancement d’une plateforme de contenus susceptible de concurrencer Netflix.