Nokia/ plan de suppression de postes : nouvelle étape mardi

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Les instances représentatives du personnel d’Alcatel-Lucent (Nokia) devront se prononcer la semaine prochaine sur le plan de suppression de plusieurs centaines d’emplois en France, dont l’annonce en septembre par le groupe finlandais avait suscité la colère. 
Le comité central d’entreprise (CCE) d’Alcatel-Lucent International (ALUI), racheté début 2016 par l’équipementier télécoms finlandais, se réunit mardi, a-t-on appris jeudi de sources syndicales. Il devra donner son avis, consultatif, sur le plan qui prévoyait initialement la suppression d’ici 2019 de 597 postes, dont 35 dans la filiale Nokia Solutions and Networks (NSN). Depuis, le chiffre a pu être légèrement revu à la baisse, passant à 538, a précisé Pascal Guihéneuf (CFDT). 
Les négociations sur le PSE et les mesures d’accompagnement devaient être bouclées d’ici lundi, a-t-il ajouté. L’annonce par Nokia le 6 septembre de ce nouveau plan de sauvegarde de l’emploi, alors qu’un premier PSE portant sur 400 postes avait été lancé dès avril 2016, avait sonné comme un coup de tonnerre pour les salariés. 
L’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC avait tout de suite rappelé qu’au moment du rachat, la direction du groupe finlandais «s’était engagée» auprès d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, «à maintenir» les effectifs au niveau de 4.200 salariés jusqu’à fin 2017, avec une part de la R&D (recherche et développement) portée à 2.500 postes. Des «engagements non tenus» selon l’intersyndicale, les effectifs étant alors de «3.941». Devant l’urgence à déminer le terrain, le gouvernement était monté au créneau, par la voix de Benjamin Griveaux, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie. 
Bruno Le Maire et le président Emmanuel Macron avaient aussi affiché leur fermeté. Deux réunions tripartites ont été organisées à Bercy, avec M. Griveaux début octobre, puis avec la nouvelle secrétaire d’Etat Delphine Gény-Stephann fin novembre. 
Une prochaine devrait se tenir le 9 mars sur la «feuille de route» du groupe pour ses activités dans l’Hexagone. Il s’agit de «l’avenir de l’emploi en France à moyen terme», observe Frédéric Aussedat (CFE-CGC), qui attend de voir comment le gouvernement s’occupera de la «pérennisation» de l’entreprise. «On le sent impliqué en paroles, pas en actes», dit-il. 
Quant aux effectifs, ils étaient fin janvier de 4.068 sur 4.200, selon M.Guihéneuf, y compris «des gens qui ont signé leur contrat mais ne sont pas encore arrivés».