Olivier Schrameck, nouveau président du CSA

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Olivier Schrameck, 61 ans, nommé mercredi président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), est l’archétype du haut fonctionnaire, grand serviteur de l’Etat, même s’il a fait une grande partie de sa carrière auprès de Lionel Jospin.
Directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon durant la 3e cohabitation (1997-2002), ce juriste très méthodique et pointilleux a gagné ses galons politiques face à Dominique de Villepin, son interlocuteur d’alors à l’Elysée. La confrontation des 2 hommes fut rude même si elle est peu apparue au grand jour. Un duel entre «le hussard» Villepin et «l’horloger» Schrameck ainsi surnommé pour sa précision, mais aussi «le cardinal» ou «l’ecclésiatique» pour l’onctuosité de ses manières et de ses propos.
A Matignon, Olivier Schrameck s’est assuré une grande influence qui lui valut quelques inimitiés parmi les ministres de l’époque. Passionné de théâtre et d’opéra, ce père de 2 enfants ne revendique aucun parcours militant. Mais toute sa vie est imbriquée dans la politique, jusqu’à son épouse, l’économiste Hélène de Largentaye, qui a été notamment directrice-adjointe de cabinet du maire PS de Paris Bertrand Delanoë. Né le 27 février 1951 à Paris, diplômé d’études supérieures de droit public et de Sciences Po, Olivier Schrameck entre au Conseil d’Etat en 1977 à sa sortie de l’ENA avant de devenir en 1984 chargé de mission auprès du socialiste Gaston Defferre, alors ministre de l’Intérieur, puis directeur du cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Universités Roger-Gérard Schwartzenberg. En 1988, il rencontre Lionel Jospin, auquel le liera une grande complicité et devient son directeur de cabinet au ministère de l’Education nationale. Il quitte ce ministère en 1991 après un désaccord avec Claude Allègre. En 1992, il rejoint le Conseil constitutionnel où il occupe le poste de secrétaire général auprès de Robert Badinter, avant de rejoindre en juin 1997 à Matignon Lionel Jospin, à qui il devient indispensable. «Si la politique devait être assimilée à un théâtre, ce ne serait pas un théâtre d’ombres. Mon rôle serait alors d’être un nécessaire confident», écrit-il dans son livre «Matignon Rive gauche», publié à la mi-octobre 2001.
Après l’élection présidentielle de 2002 et le retrait de Lionel Jospin de la vie politique, il rêve d’une ambassade à Rome, il est nommé à Madrid. Début 2005, il réintègre le Conseil d’Etat où il est nommé en 2009 président de la section du rapport et des études. Professeur associé à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris ainsi qu’à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, il participe en 2007, alors que l’UMP Nicolas Sarkozy vient d’être élu président de la République, au comité de réflexion présidé par Edouard Balladur sur la modernisation des institutions.
En 2012, après l’élection du PS François Hollande à l’Elysée, il participe à la commission chargée de la rénovation et de la déontologie de la vie  publique présidée par Lionel Jospin.
Depuis octobre 2012, il préside la commission de suivi de la procédure d’affectation des élèves de l’ENA, après avoir présidé les 3 jurys de concours d’entrée. Officier de la Légion d’honneur et chevalier de l’Ordre national du Mérite, Olivier Schrameck a notamment publié «Dans l’ombre de la République – les cabinets ministériels» (2006) après un 1er ouvrage consacré aux cabinets ministériels en 1995.