Orange Sport va savoir s’il peut vendre son «triple play», le foot inquiet

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    La justice se prononce mardi sur l’interdiction faite à Orange de subordonner l’abonnement à Orange Sport à une souscription «triple play» (télévision, téléphone et Internet), une décision guettée «par le football français qui ne veut pas perdre un puissant enchérisseur pour ses appels d’offres». Orange demande la levée de l’exécution provisoire ordonnée par le tribunal de commerce le 23 février. Pour ne pas enfreindre la loi, Orange a cessé de vendre de nouveaux abonnements en attendant la décision de justice. Elle a aussi cessé d’acquérir des droits exclusifs dans le sport avant de savoir si la justice validait sa stratégie économique de mêler contenus et réseaux pour attirer des clients. Free et Neuf, ses concurrents, contestaient le fait qu’Orange fasse de la «vente liée», obligeant ceux qui voulaient s’abonner à sa chaîne sport à souscrire un abonnement triple-play. Pour sa défense, Orange fait valoir que le modèle économique qu’il a choisi a toujours été validé par les autorités, comme le Conseil de la concurrence. «A chaque étape on nous a dit: «oui, oui, oui!»», s’emporte Nicolas Guérin, directeur juridique concurrence de France Telecom (maison mère d’Orange, ndlr), «et on a acquis les droits (de la L1, ndlr) sur cette base-là. Si on change les règles du jeu, ça devient un problème juridique». Tout ne se joue pas mardi. La Cour d’appel doit encore se prononcer sur le fond (audience le 30 avril), et non plus seulement sur la levée ou non de l’interdiction de vente liée. Cette bataille juridique s’inscrit de toute façon dans le plus vaste théâtre d’opérations de la guerre entre Orange et Canal+. Et il y a les dommages collatéraux… Ce n’est pas seulement le modèle économique d’Orange qui est en danger, c’est aussi celui des clubs français, pour qui une disparition de la chaîne Orange Sport au rang des acheteurs de droits de retransmission serait une catastrophe. «Sans le soutien d’Orange, le football français serait en faillite», avait même prévenu le président de la Ligue (LFP), Frédéric Thiriez, dans L’Équipe. Avec 203 millions d’euros versés chaque saison pour, notamment, le match du samedi soir sur Orange Sport, la marque de France Telecom est effectivement un partenaire de poids de la LFP. De son côté, Canal+ verse 465 millions d’euros. Au total, le football français peut donc compter sur 668 millions par saison.