Presse en ligne/ TVA à 2,1% : fronde fiscale inédite

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L’Assemblée nationale a adopté mardi à l’unanimité une proposition de loi ramenant la TVA sur la presse en ligne à 2,1% au lieu de 20%, comme pour la presse imprimée, au risque d’être en infraction vis-à-vis des règles européennes. Toutes les fédérations professionnelles de la presse papier soutenaient cette demande: ils sont également concernés, puisque tous ont développé des sites d’info en ligne.  Et depuis cet été tous les grands quotidiens nationaux ont décidé eux aussi de s’auto-appliquer le taux réduit de 2,1% sur leurs activités en ligne, sans attendre le changement de loi, une fronde fiscale inédite dans le secteur. Cette mesure s’appliquera uniquement à la vente d’information en ligne par les sites d’informations (généralistes ou spécialisés) reconnus comme tel, et non sur leurs recettes publicitaires ni pour les autres types de sites internet. Il ne s’agit donc que d’une petite partie des recettes de la presse en ligne dont l’immense majorité est pour l’instant gratuite, tirant ses revenus de la publicité. Mais la TVA réduite pourrait aider certains sites à augmenter le nombre d’articles payants, qui pourront ainsi être moins chers. Plusieurs grands titres ont accru ces derniers mois la partie payante de leurs informations. La presse en ligne, très consultée par les internautes, reste pour l’instant économiquement marginale face au papier, en raison du faible nombre d’abonnés et du bas prix de la publicité en ligne. Les sites d’information attirent chaque mois des millions de visiteurs uniques, alors que les journaux imprimés se vendent de moins en moins. Ainsi en décembre, les trois 1ers sites d’infos français, ceux du «Figaro», du «Monde» et du «Parisien», ont attiré 23,9 millions de VU, selon les derniers chiffres de Médiamétrie.