RNT : le CSA demande au gouvernement de clarifier sa position

302

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a demandé mardi au gouvernement de clarifier sa position sur l’avenir de la radio numérique terrestre (RNT), six mois après son lancement dans les zones de Paris, Marseille et Nice. «S’il est difficile d’affirmer que l’ensemble des conditions du succès de la RNT sont aujourd’hui réunies, il n’en reste pas moins que l’action des pouvoirs publics peut jouer un rôle déterminant», écrit le CSA dans un pré-rapport. La RNT, équivalent de la TNT à la radio, peine à convaincre, aucun des grands groupes privés ni Radio France n’ayant participé à ce lancement. «(…), le rôle du service public dans le déploiement de la radio numérique apparait en France, comme en Europe, être un enjeu important», souligne le CSA qui souhaite «une clarification (…) de la stratégie pour le service public de la radio». En septembre 2012, le ministère de la Communication avait annoncé que le gouvernement ne préempterait pas de fréquences de RNT pour Radio France et Radio France Internationale, portant ainsi un coup majeur à la généralisation de ce mode de diffusion.La RNT offre une meilleure couverture sur le territoire, la possibilité de diffuser davantage de stations car elles peuvent se partager une même fréquence en compressant le signal, une amélioration du son, la possibilité d’avoir des données associées (titre et auteur du morceau, sa photo, jeux…) et de réécouter une émission (podcast). Diffusée par voie hertzienne, elle ne requiert pas d’abonnement à internet, mais un équipement particulier, c’est-à-dire un poste de radio adapté. Les groupes privés RTL, NRJ, Europe 1 et Nextradio TV, opposés dès le départ à la RNT qu’ils jugent coûteuse et non opérationnelle ailleurs en Europe ne se sont pas lancés dans l’aventure, préférant miser sur la diffusion de la radio via internet. En face, Philippe Gault, le président du Sirti (Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes), qui rappelle que la bande FM est «saturée», souligne que la RNT est, comme la FM, «mobile, gratuite, illimitée, respectueuse de l’anonymat des auditeurs… et de leur forfait mobile, tout ce que l’IP (radio par internet, NDLR) ne procure pas».