Sandra Muller (La Lettre de l’audiovisuel) poursuivie en diffamation

1886

La journaliste Sandra Muller, qui a créé le mot-clé #Balancetonporc après le scandale
Weinstein, est poursuivie en diffamation par l’homme qu’elle a accusé nommément sur Twitter, a-t- elle annoncé jeudi. «Eric Brion que je nomme comme l’auteur des propos dégradants dont j’ai fait l’objet (…) a finalement changé de stratégie et a décidé, contre toute décence, de m’amener devant les tribunaux», indique la journaliste basée aux Etats-Unis dans un communiqué posté sur sa page Facebook, précisant qu’une assignation pour diffamation lui a été délivrée. M. Brion, dont elle a dévoilé le nom dans un tweet le 13 octobre, lui réclame 50.000 euros de dommages et intérêts, des publications judiciaires et 10.000 euros de frais d’avocat.
«Par cette assignation, on voudrait me forcer à me taire», ajoute la journaliste de la Lettre de l’audiovisuel. «J’irai au bout de ce combat avec l’aide de mon avocat et j’espère que ce procès sera l’occasion de porter un véritable débat sur les moyens de lutter contre le harcèlement sexuel». Contacté, l’avocat de Sandra Muller, Alexis Guedj, a précisé qu’il s’agissait d’une assignation au fond devant le tribunal de grande instance de Paris, qui a été délivrée le 10 janvier. Soit «trois jours» avant l’expiration du délai de trois mois pour attaquer en diffamation le tweet incriminé, a-t- il ajouté. Aucune date d’audience n’a encore été fixée. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde daté du 31 décembre, Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia, disait «réitérer ses excuses» à Mme Muller, reconnaissant avoir «tenu des propos déplacés» à son encontre «lors d’un cocktail arrosé très tard dans une soirée».