Tchad: RSF «consternée» par le départ de la correspondante de RFI et AFP

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    L’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s’est déclarée «consternée» par la décision des autorités tchadiennes de retirer son accréditation à la journaliste française Sonia Rolley, correspondante à N’Djamena de l’Agence France-Presse et de RFI. «Cette mesure punitive nous oblige à rappeler au président Idriss Deby Itno un principe évident: il appartient à Radio France Internationale, et non aux autorités de N’Djamena, de décider qui couvre l’actualité tchadienne», estime vendredi l’association dans un communiqué. «Maintenant que la seule correspondante étrangère permanente a quitté le Tchad, le black-out se renforce. Le pays se retrouve désormais avec, d’un côté, une presse gouvernementale docile et, de l’autre, une presse indépendante dépouillée d’une partie de ses journalistes, contraints à l’exil ou la clandestinité, et ne pouvant paraître que sous la menace d’une loi archaïque et liberticide», déplore RSF. Sonia Rolley a quitté le Tchad jeudi. Le mois dernier elle avait vu son accréditation suspendue par les autorités tchadiennes, qui avaient alors invoqué les dispositions de l’état d’urgence instauré dans le pays après une attaque rebelle menée les 2 et 3 février contre N’Djamena. L’état d’urgence, qui autorisait notamment «le contrôle de la presse publique et privée», a été levé comme prévu dimanche dernier, le 15 mars, mais Sonia Rolley n’en a pas pour autant retrouvé le droit de travailler.