Technologies de l’information : la Sacem dénonce «l’exception numérique»

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Le DG de la Sacem, Jean-Noël Tronc dénonce «l’exception numérique» dont bénéficient les technologies de l’information, estimant qu’un «transfert massif de valeurs» s’est opéré vers elles au détriment des industries culturelles depuis 15 ans, dans un entretien aux «Echos» lundi. La question «principale» que devra trancher la mission Lescure sur l’acte II de l’exception culturelle est celle du «partage de valeur entre les industries culturelles d’un côté et les industries électroniques, informatiques et internet de l’autre, c’est-à-dire les fabricants de terminaux et les grands services marchands d’Internet», estime M. Tronc. «Un transfert massif de valeur s’est opéré depuis 15 ans entre ces deux mondes», déplore-t-il dans cet entretien réalisé à quelques jours de l’ouverture du Midem, le rendez-vous annuel mondial de l’industrie musicale à Cannes. Le DG de la Sacem dénonce «l’exception numérique» par laquelle des secteurs industriels «qui ne sont plus guère représentés en Europe que par des filiales de grands groupes américains et asiatiques» bénéficient d’une «asymétrie injustifiée de régulation». Pour M. Tronc, il est dans «l’intérêt» de l’Europe d’y «mettre fin» pour soutenir la croissance et l’emploi. «Les industries culturelles françaises pèsent au minimum 1,5 million d’emplois, essentiellement non délocalisables, et une étude de 2010 estime les emplois culturels à 15 millions en Europe. Quand Twitter s’est lancé en France en décembre dernier, ils ont annoncé la création de 3 emplois, alors qu’un éditeur comme Actes Sud, c’est 220 salariés!», affirme-t-il.