Téléchargement illégal: 80.000 euros d’amende requis contre le fondateur du site internet eMule Paradise

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Une peine de 80.000 euros d’amende a été requise mardi à l’encontre de Vincent Valade, fondateur du site internet eMule Paradise qui répertoriait des liens permettant aux internautes de télécharger illégalement films et séries. 

Vincent Valade, 29 ans, est poursuivi aux côtés de cinq autres prévenus pour avoir permis le téléchargement illégal de plus de 7.000 films en 2005 et 2006 sur eMule Paradise, qui avec plus de 300.000 visiteurs par jour était alors un acteur majeur du téléchargement illégal. 

Très prisé des internautes, le site vérifiait puis répertoriait des liens permettant d’accéder à des films, qu’il proposait de télécharger grâce au logiciel d’échanges de fichiers en «peer to peer» eMule. 

Parmi les films mis à disposition du public, dont certains n’étaient même pas sortis en salle à l’époque, ou alors depuis peu, figuraient «Camping», «Les Choristes», «Ghost Rider» ou encore «Pirate des Caraïbes II». 

Sur 18 mois, six millions de téléchargements ont été recensés parmi le «top 50» des films les plus téléchargés grâce au site, a souligné l’avocate de la Sacem, Me Josée-Anne Bénazéraf, qui a plaidé que les «auteurs doivent pouvoir vivre de la création». Les enquêteurs ont évalué à 418.000 euros les revenus engrangés par le jeune homme grâce à la publicité et au lien qu’il avait créé sur eMule et un site pornographique payant, qui lui a rapporté 160.000 à 170.000 euros. 

Le procureur Stéphane Le Tallec a requis contre la régie publicitaire Net Avenir 75.000 euros d’amende, et 40.000 à 50.000 euros contre son directeur commercial de l’époque, qui est aujourd’hui son gérant. 

Contre les autres prévenus, le magistrat a requis 8.000 à 10.000 euros d’amende pour l’un, et 5.000 euros contre les trois autres. 

Les parties civiles, professionnels du cinéma, producteurs et distributeurs, demandent quelque huit millions d’euros de dommages et intérêts aux prévenus. 

Les six prévenus «ne sont pas responsables des problématiques qui se posaient à l’époque», a plaidé l’avocat de Vincent Valade, Me Jean-Philippe Hugot. 

A l’issue des plaidoiries de la défense, la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris devait mettre son jugement en délibéré à plusieurs semaines.