La nouvelle présidence a renouvelé considérablement la chaîne. Après cent jours, la nouvelle grille des programme permet déjà de faire un bilan du grand virage vers la culture. Pour Sophie Benoit, il n’y a pas de doute: le virage est un succès.
média+ : Quel est le bilan de la nouvelle grille de France 2 ?
Sophie Benoit : Notre rentrée est très performante, compte tenu notamment d’une concurrence très forte du câble, du satellite et de la montée de la TNT. Sur le fonds de grille, les programmes entre 7h00 et 20h00, nous avons progressé par rapport à l’an dernier avec une audience de 20,2%, malgré un renouvellement de la grille de 25%. Nous avons pris des risques et c’est couronné de succès. Nous avons changé le contenu et la forme des émissions phares. C’est le cas de «Télé matin» que l’on a prolongé d’un quart d’heure pour y insérer une rubrique culture. Nous avons «Tout le monde veut prendre ma place», présenté par Nagui, qui est plus long que le précédent programme de la case. L’émission fait de très bons résultats. «Tout une histoire», le nouveau magazine de Delarue marque notre volonté d’ouvrir l’antenne et d’utiliser notre fonds de marque qui est la parole. La semaine dernière était la meilleure à 20,2% avec des scores sur les moins de 25 ans jamais atteints. «Un monde presque parfait» d’Olivier Minne est à 13% donc bien au-dessus des différents essais sur cette tranche depuis 2 ans. Quant à Laurent Ruquier, il réalise ses meilleurs scores d’audience cette année. La semaine dernière, l’émission, avec 22,2% de part d’audience en moyenne, était dans les 4 meilleures depuis sa création.
média+ : Etes-vous satisfaite des résultats de vos programmes de divertissement en prime time ?
Sophie Benoit : Ce nouveau fonds de grille nous permet de faire des offres ambitieuses comme «Le grand moment». Ce n’est pas toujours un succès, mais c’est assez normal de ne pas trouver la clé tout de suite. Nous sommes déjà très fiers de ce que nous avons fait. C’est une nouvelle manière d’appréhender le spectacle vivant et d’essayer de le raconter à l’antenne à un large public. Ce sera intéressant de regarder ce qui va se passer avec le chanteur de Mexico. Nous devrions renforcer l’émotion. Il n’y en avait pas assez pour une première partie de soirée. Il fallait plus d’enjeux pour les embarquer dans le spectacle. Sans doute, aurions-nous bien fonctionné en seconde partie de soirée. En divertissement, nos deux têtes d’affiche que sont Michel Drucker avec «Tenue de soirée» et Patrick Sébastien avec «Sur un air de fête» sont plébiscitées par le public. Sébastien est en moyenne à 27% de pda. Pour Drucker, sa dernière émission a moins bien marché. Le principe est de faire venir la scène en province. Je pense que celle de Lille avec Dany Boon va faire un carton. En dehors de cela, nous offrons des soirées plus évènementielles, plus unitaires, comme le prime de Nagui qui n’a pas fonctionné.
média+ : Qui y a t-il de nouveau au niveau des documentaires et de la fiction?
Sophie Benoit : Ce qui est représentatif de la nouvelle stratégie de France Télévisions sur le documentaire, c’est d’offrir une large palette. Nous proposons des docu-fictions, des documentaires de 30 minutes dans les émissions jeunesse, mais aussi des documentaires longs métrages, comme «Chirac» ou «La 10ème chambre» de Depardon. Cette offre est variée, solide, sérieuse, intelligente et c’est totalement impulsé par la nouvelle politique. Pour ce qui concerne France 2, ce sera un documentaire par mois en prime time. Pour l’instant, c’est un succès d’audience pour «Terre inconnue» et «Vu du ciel».Quant à la fiction, France 2 a trois cases qui y sont consacrées. Nous avons cette image de marque depuis longtemps et c’est bien de marcher dans ces pas. De fait, nous accueillons toutes formes de création, comme «David Nolande» avec Frédéric Diefenthal ou «Un flic», une fiction de 90 minutes à la Melville. Il y aura aussi «Maupassant», «Guerre et Paix» des choses plus contemporaines comme «Mes camarades».