TV connectée : les chaînes redoutent la concurrence des géants du web

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Avec l’apparition de la TV connectée, les chaînes redoutent la concurrence des géants du web pour la diffusion des films et des séries, mais, selon les experts, elles ont encore un net avantage pour le sport, fort vecteur d’audience, qui demande de gros moyens pour le direct. La TV connectée, qui va bouleverser les usages dans les années à venir, a déjà dépossédé les chaînes de leur exclusivité sur la diffusion: rien n’interdit plus désormais à un producteur de se passer d’une chaîne et de confier ses contenus à une société comme Netflix, site diffuseur de films en streaming, qui génère aujourd’hui 30% du trafic Internet total aux heures de pointe aux Etats-Unis. En France, le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand a ainsi évoqué au printemps «un tsunami», d’autant que beaucoup de géants du web, domiciliés à l’étranger, ne paient guère de taxes. Aujourd’hui, rien n’interdit donc non plus à une fédération sportive de se passer d’une chaîne pour diffuser ses événements. Mais pour les experts réunis mardi à Monaco au Sportel, le grand salon international du sport et de la TV, les télévisions gardent encore une nette longueur d’avance sur les acteurs du web. Les diffuseurs payent aujourd’hui des sommes extrêmement conséquentes pour retransmettre en exclusivité et en direct les sports les plus populaires, le football en tête. Ils déploient de très grosses infrastructures techniques et exploitent le produit à fond (interviews, magazines, consultants…). Aussi pour les acteurs du web, aussi géants et transnationaux soient-ils, la retransmission d’un grand événement sportif, qui tire sa valeur du direct, demande bien plus d’investissements et de savoir-faire que la simple mise à disposition d’un film.