Violences sexuelles: le chroniqueur de Canal+ Pierre Ménès a «réitéré» lundi sur Twitter ses «regrets» et «excuses les plus sincères» à ses «victimes»

224

Mis en cause dans trois affaires d’agressions sexuelles, le chroniqueur de Canal+ Pierre Ménès a «réitéré» lundi sur Twitter ses «regrets» et «excuses les plus sincères» à ses «victimes», une semaine après la tempête déclenchée dans le journalisme sportif par le documentaire de Marie Portolano.
Depuis sa diffusion dimanche 21 mars, «beaucoup de victimes se sont exprimées notamment à mon encontre», a écrit Pierre Ménès, attaqué pour avoir soulevé la jupe de Marie Portolano devant le public du Canal Football Club en 2016 avant, selon la journaliste, de lui attraper les fesses, et pour avoir embrassé de force à la télévision la journaliste Isabelle Moreau et la chroniqueuse Francesca Antoniotti.
La polémique entourant Pierre Ménès est d’autant plus vive que les passages l’incriminant ont été coupés du documentaire «Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste», Canal+, son diffuseur, étant accusé d’avoir voulu le protéger. La chaîne cryptée a depuis lancé une enquête interne. «J’écoute et je respecte la parole libérée», assure le chroniqueur. «Après avoir échangé avec chacune de ces victimes (…) je tenais à tous vous dire que je regrette sans aucune ambiguïté tous ces gestes du passé qui ne se justifiaient aucunement», ajoute-t-il. Il estime avoir «causé de la peine et de la gêne à des amies sans jamais avoir eu l’intention de le faire». Lundi dernier, dans «Touche pas à mon poste» (C8), le chroniqueur avait déjà exprimé ses «profonds regrets» tout en considérant que depuis «#Metoo, on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire». Dans l’un des passages supprimés du documentaire, dévoilé par le site Les Jours, Pierre Ménès, interrogé par Marie Portolano, s’emporte au sujet du baiser infligé à Isabelle Moreau, soulignant qu’«elle ne s’est pas détournée» et que «c’est pas un smack qui va te salir. Faut se calmer». Il a depuis été écarté du célèbre jeu Fifa dont il était un des commentateurs vedettes.
De son côté, Marie Portolano a déploré vendredi sur Twitter que le «combat» et la «parole» contre le sexisme dans le journalisme sportif ne soient réduits «à un seul homme», alors que son documentaire avait pour but de «mettre un terme à des (dys)fonctionnements et d’éveiller une certaine conscience collective». De même, la journaliste de «Téléfoot» (TF1) Nathalie Iannetta a regretté dans une tribune au «Mond»e samedi qu’on assiste au «procès d’un seul homme». «On ne veut détruire personne. On veut juste déconstruire un système», a-t-elle insisté.
La diffusion du documentaire a néanmoins conduit au lancement d’enquêtes internes dans d’autres médias, à RMC Sport et Radio France.