Orange/ Partner : un accord met fin à la vive polémique en Israël

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    Les opérateurs français Orange et israélien Partner ont annoncé mardi un accord sur l’utilisation de la marque «Orange» en Israël, qui doit permettre au groupe français d’en reprendre le contrôle dans les 2 ans, mettant ainsi un terme à la récente polémique créée à ce sujet. L’accord doit permettre à Orange de pouvoir reprendre le contrôle de sa marque dans les 24 mois, a annoncé mardi l’opérateur français dans un communiqué, et prévoit le versement d’un montant maximum de 90 millions d’euros à Partner en cas de résiliation au cours des 24 prochains mois. 

    Stéphane Richard, PDG d’Orance, avait provoqué une levée de boucliers dans le pays en déclarant le 3 juin au Caire que son groupe retirerait sa marque d’Israël «demain matin» s’il ne s’exposait pas à de gros risques de demande de dédommagement de la part de l’opérateur israélien Partner. Orange n’est pas opérateur en Israël mais permettait jusqu’alors à Partner d’utiliser sa marque et son image en vertu d’un contrat de licence courant jusqu’en 2025. Les propos de M. Richard avaient été interprétés, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat israélien, comme «une attaque contre Israël», une volonté de quitter le pays, de céder aux appels au boycott d’Israël. Il avait dû pour désamorcer la polémique aller exprimer des regrets jusque dans le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a qualifié l’annonce d’Orange de «nouveau et regrettable revirement», appelant l’ex-monopole d’Etat à «ne pas céder aux pressions de ceux qui voudraient que l’opérateur français boycotte l’Etat d’Israël», dans un communiqué. L’accord prévoit qu’Orange va aider Partner à réaliser une étude de marché, à hauteur de 40 millions d’euros, afin de mieux définir son positionnement en Israël. Puis il s’agira pour Orange de participer, pour 50 millions supplémentaires, au coût que pourrait représenter un changement de marque pour l’opérateur israélien, actuellement nationalement connu sous le nom d’Orange, en cas de résiliation dans les 24 mois. L’accord prévoit également une possibilité de résiliation par l’opérateur israélien au cours de cette période, Orange n’en ayant la possibilité que durant la 2ème année. Dans un communiqué, le président du conseil d’administration de Partner, Adam Chesnoff, a également exprimé sa satisfaction, estimant «être parvenu à une nouvelle entente avec Orange en posant un nouveau cadre sur (ce) futur partenariat». Israël est le seul pays, sur la trentaine dans lesquels Orange est présent, où le groupe n’exploite pas lui-même sa marque. Contrairement aux autres pays, l’incubateur d’Orange pour les start-up en Israël (Fab Israel) n’affiche pas le nom du groupe. 

    M. Richard avait tenu ses propos à un moment où le débat public israélien était accaparé par les pressions internationales et par différentes initiatives dirigées contre le pays, comme le mouvement mondial et non-gouvernemental de boycott destiné à forcer Israël à mettre fin à l’occupation des Territoires palestiniens. Bon nombre d’Israéliens avaient vu dans ces propos le signe qu’Orange cherchait à se dissocier de Partner parce que ce dernier n’opère pas seulement en Israël, mais aussi dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée, malgré le caractère illégal de la colonisation aux yeux de la communauté internationale. M. Richard avait certifié qu’Orange non seulement n’avait pas l’intention de se retirer d’Israël mais avait au contraire l’intention de «continuer à développer» ses implantations dans le pays.