Guerre en Ukraine: impact marginal sur la criminalité informatique dans le monde, selon l’Anssi

La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a eu qu’un effet marginal sur l’activité des groupes spécialisés dans la criminalité informatique dans le monde, a estimé mardi Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi, l’agence chargée de la cyberdéfense française. «Le phénomène criminel est à mon avis impacté à la marge par le conflit» et «il ne faut pas se rassurer» et en profiter pour baisser la garde, a estimé M.Poupard, lors d’un événement sur la cybersécurité organisé par le groupe Thales à Paris. Au début du conflit, la lutte au sein du groupe de rançongiciel Conti, entre pirates pro-russes et pirates pro-ukrainiens, avait pu laisser croire à la prochaine «disparition d’un acteur pénible», a raconté Guillaume Poupard. Mais Conti a depuis resurgi, se montrant capable «de mettre à genou un pays entier comme le Costa Rica qui vient de déclarer l’état d’urgence à cause des attaques criminelles contre son administration», a-t-il regretté. S’agissant des attaques en provenance des Etats, Guillaume Poupard a noté qu’il y avait actuellement «une concentration de l’effort russe sur l’Ukraine». Face à cette offensive, «on voit une résilience très forte de l’Ukraine, ce qui peut donner espoir», a ajouté M. Poupard. La France fournit des informations cyber à l’Ukraine mais s’attache aussi à maintenir un canal de communication ouvert avec la Russie, a par ailleurs assuré le patron de l’Anssi. «Dès que nous avons une information sur un mode opératoire» d’attaquants dans le domaine cyber, «nous la transférons immédiatement» aux Ukrainiens, a souligné M. Poupard.    Pour autant, «nous ne sommes pas en guerre contre la Russie» et «nous restons dans cette idée que continuer de parler avec la Russie est essentiel», a-t-il relevé. Il faut «garder ce canal qu’on avait construit depuis plusieurs années pour éviter une forme d’escalade», a-t-il poursuivi.